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Ce que l'on sait de la prise d'otages dans un bureau de tabac de Blagnac après l'interpellation du suspect hier soir

Un jeune homme de 17 ans a pris quatre femmes en otage, mardi 7 mai, dans un bureau de tabac de la ville, avant de les libérer et de se rendre en fin de soirée. Ses motivations restent peu claires.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Des policiers à proximité des lieux de la prise d'otages, le 7 mai 2019 à Blagnac (Haute-Garonne). (PABLO TUPIN  / HANS LUCAS / AFP)

Prise d'otages à Blagnac (Haute-Garonne). Un homme a retenu en otages, mardi 7 mai, pendant plusieurs heures quatre femmes dans un bureau de tabac de cette ville proche de Toulouse, avant de les libérer dans la soirée. L'homme, âgé de 17 ans, s'est finalement rendu, sans heurt, peu avant minuit, a indiqué le ministre de l'Intérieur.

Franceinfo fait le point sur ce que l'on sait de cette affaire.

Des tirs en l'air et de longues heures de négociations

L'homme est arrivé peu avant 16h30 dans le commerce, un bar-tabac de Blagnac. Selon France 3 Occitanie, il était casqué, muni d'une caméra GoPro et d'une arme de poing. Après avoir pris les employées et la patronne en otages, il a réclamé la présence d'un négociateur de la police. Vers 17h30, il a tiré deux fois en l'air pour que les policiers s'éloignent du bureau de tabac. Le jeune homme a également fait fermer le rideau de fer du commerce, précise France 3. En début de soirée, l'unité centrale du Raid et celles de Toulouse et Bordeaux restaient déployées sur les lieux.

Entre 19h30 et 20 heures, une première otage est libérée. A 21 heures, les trois autres otages sortent également du commerce. L'homme reste alors retranché, en négociation avec les forces de l'ordre. Selon le correspondant de franceinfo sur place, les policiers ont fait venir sa mère et son frère, pour tenter de le raisonner.

Peu avant minuit, l'homme s'est finalement rendu, sans heurt, aux policiers du Raid postés devant le bar-tabac. Il s'agissait d'une "opération délicate", a souligné le patron du Raid Jean-Baptiste Dulion devant la presse, sur place. Il a fallu une "très longue négociation" pour le ramener "à la raison et l'interpeller en douceur". "Tout s'est bien passé au final", s'est-il félicité.

Le jeune homme a été placé en garde à vue, a indiqué la préfecture par la suite. 

Des otages "saines et sauves"

La prise d'otages a duré près de cinq heures. Selon France 3 Occitanie, les quatre femmes étaient la gérante de l'établissement et trois employées. "Les femmes ont été libérées, saines et sauves, en bonne santé, après de longues heures de négociation", s'est félicité le préfet de Haute-Garonne, Etienne Guyot, avant de se réjouir d'un "résultat heureux".

Après l'interpellation du jeune homme, Joseph Carles, le maire de Blagnac, a expliqué avoir rencontré les otages qui "avaient l'air d'aller bien" même si "elles ont eu peur, la peur naturelle dans ces situations". Mais pour l'édile, "elles ont très bien réagi, il faut se féliciter de leur sang froid". "Les otages disent qu'il n'était pas agressif, pas violent avec les otages", a précisé Joseph Carles sur BFMTV. 

Un casier judiciaire et une allusion aux "gilets jaunes"

Le preneur d'otages, âgé de "presque 18 ans" selon le procureur de Toulouse Dominique Alzeari, "était défavorablement connu pour des affaires de violences, sur les forces de l'ordre notamment, de vol, mais aussi pour sa participation en décembre à une manifestation de 'gilets jaunes', où il avait été interpellé""Ce n'était pas non plus quelqu'un de classé comme dangereux", a précisé Dominique Alzeari.

Il a laissé à son domicile "un courrier, dans lequel il semble assez dépressif, ou en tout cas préoccupé par son état de santé, et il fait une allusion au mouvement des 'gilets jaunes' mais en assurant que l'acte qu'il voulait commettre n'irait pas au-delà de cette démarche finalement un peu spectaculaire", selon le procureur. La piste terroriste avait rapidement été écartée par les enquêteurs.

Un peu plus tard dans la soirée, après l'interpellation, le procureur a décrit un "jeune homme perdu, un peu dépressif mais déterminé". "Il est prématuré de dire quoi que ce soit sur les motivations", a-t-il rappelé. Le preneur d'otages va désormais être interrogé pendant 48 heures avant d'être déféré, selon le procureur.

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