Le village fantôme de Celles retrouve ses habitants : "On nous disait que c'était une utopie, aujourd'hui c'est une réalité", s'émeut la maire du village
Des habitants s'installent dans la commune vendredi, 50 ans après que le village a été évacué. Le site devait être englouti par la mise en eau du barrage de Salagou, mais il n'a finalement jamais disparu sous les eaux.
"C'est difficile de parler, avec toute l'émotion... On attendait ce moment depuis 50 ans". Très émue, la maire de Celles, Joëlle Goudal, interrogée sur franceinfo vendredi 13 septembre, est revenue sur "cette utopie devenue réalité", l’histoire de ce village fantôme qui retrouve enfin ses habitants.
Dans l'Hérault, il y a 50 ans, la commune de Celles devait être engloutie par la mise en eau du barrage du Salagou. Le village a été vidé de ses habitants, mais finalement, il n'a jamais disparu sous les eaux. Depuis plusieurs décennies, le village était en ruine et ce n’est qu’après des années de batailles administratives et politiques que Celles s'apprête de nouveau à accueillir des habitants. Ils signent vendredi le bail de leur logement.
Donner à nouveau la vie à ce village, c'est le plus bel hommage que l'on peut faire aux gens qui ont souffert à l'époque.
Joëlle Goudalà franceinfo
Pour Joëlle Goudal, maire de Celles, faire revivre le village, c'est une histoire de famille. Comme son père, elle mène ce combat depuis des années. Elle qui, à 5 ans, a assisté à une scène qu'elle n'a pas oublié depuis : "J'étais toute petite. Je me souviens seulement de ma tante qui emballait des verres avec du papier, en pleurant."
Pas de spéculations immobilières
Joëlle Goudal se projette désormais, grâce à "un projet innovant" pensé pour sa commune. En effet, à Celles, les habitants seront propriétaires du bâti, mais la municipalité restera propriétaire du foncier. "Il n'y aura pas de spéculations immobilières, clame Joëlle Goudal. De plus, on a fait en sorte d'établir une vraie mixité sociale. Enfin, chaque habitat correspond à un emploi qui doit être créé dans le village.
Le tout est imaginé dans le respect du paysage et de l'environnement.
Joëlle Goudalà franceinfo
Vendredi, la maire du village reçoit trois familles ainsi que le bailleur social : "Ces trois familles représentent une dizaine de personnes. Les autres familles arriveront dans les deux ou trois années à venir." Même si la joie et l'émotion l'emportent aujourd'hui, Joëlle Goudal concède que "se faire entendre" a été le plus compliqué dans ce projet. "On nous disait que c'était une utopie ; aujourd'hui c'est une réalité", conclut dans un sanglot la maire de Celles.
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