Témoignage "Par chance, les fidèles n'étaient pas encore arrivés" : le rabbin de La Grande-Motte sidéré après l'incendie de sa synagogue

L'auteur présumé des incendies qui se sont produits devant la synagogue Beth Yaacov de La Grande-Motte samedi 24 août au matin a été interpellé à Nîmes, quelques heures plus tard. Le Parquet national antiterroriste a ouvert une enquête pour tentative d'assassinats terroristes. Depuis, c’est évidemment le choc dans la communauté juive de la cité balnéaire. 

"Je vais bien", ce sont les premiers mots du rabbin de la Grande-Motte. Au moment de l'incendie, Marc Marciano se trouvait dans son appartement situé à l'étage de la synagogue. "Comme tous les matins, je descendais à l'office et, Dieu merci, j'ai vu le feu. Des voitures ont explosé, des pneus ont donc explosé. Un, puis deux, puis trois, jusqu'à six pneus. Je suis donc descendu un peu en décalé et ça m'a sauvé. Par chance, les fidèles n'étaient pas encore arrivés", raconte-t-il. 

"Ceux qui ont voulu nous faire du mal sont arrivés un peu trop tôt. Tant mieux pour nous".

Marc Marciano, rabbin de la synagogue de La Grande-Motte

à franceinfo

L'été, l'office de shabbat commence un peu plus tard que d'habitude. En poste depuis 14 mois, le rabbin de La Grande-Motte reconnaît que l'attaque l'a sidéré. "On ne s'attend pas à ce genre de choses, reconnaît-il. C'est une petite ville tranquille, balnéaire, où les gens viennent avec leurs enfants. Mais bon, aujourd'hui, je ne crois pas qu'il y ait de grandes villes ou de petites villes pour des grands ou des petits crimes. C'est comme ça".

À 54 ans, Marc Marciano ne veut pas s'épancher sur son émotion mais il tient à saluer les forces de l'ordre : "Je pense qu'il faut respecter la police parce que son travail est incommensurable. On n'arrive pas à s'imaginer, c'est juste incroyable ce qu'ils font. Vraiment, merci". Pour le rabbin de La Grande-Motte, l'absence de victime au cours de cette attaque antisémite relève tout simplement d'une succession de miracles.