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Pour Duflot, démanteler les camps de Roms "n'est pas la solution"

Dans "Libération", la ministre écologiste qualifie "d'honteuse" la politique de la précédente majorité sur ce sujet. Et critique à mi-mots l'actuel ministre de l'Intérieur, Manuel Valls.

Article rédigé par franceinfo
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La ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, le 23 juin.  (KENZO TRIBOUILLARD / AFP)

POLITIQUE - Elle prend la plume pour s'opposer au démantèlement des camps de Roms. "Stigmatiser sur une base ethnique une population déjà discriminée et expulser, dans une absurde et coûteuse logique d'objectifs chiffrés - comme l'a fait le précédent gouvernement - est non seulement honteux, c'est aussi inefficace", lance la ministre écologiste du Logement, Cécile Duflot, dans une tribune sur Libération vendredi 17 août alors que plusieurs campements ont été évacués ces dernières semaines.

Cécile Duflot a précisé qu'elle s'était entretenue avec le Premier ministre, Jean-Marc Ayrault, pour lui expliquer que "démanteler sans que les solutions aient le temps d'être mises en œuvre crée des situations encore plus difficiles que les situations antérieures", a-t-elle affirmé.

Cette tribune a été publiée une semaine avant la réunion interministérielle qui aura lieu sur ce sujet, mercredi 22 août. Annoncée par le ministre de l'Intérieur Manuel Valls jeudi 16 août,  cette réunion tient à explorer "un certain nombre de pistes de travail". 

Fédérer les positions de la gauche

La position de la gauche sur cette question a été vivement critiquée ces dernières semaines par plusieurs associations qui militent pour les droits des Roms. En cause, la politique de Manuel Valls. François Hollande avait en effet déclaré, pendant la campagne présidentielle, "qu'on ne peut pas continuer à accepter que des familles soient chassées d'un endroit sans solution". Mais le ministre de l'Intérieur, Manuel Valls, a publié une tribune dans Libération le 14 août défendant sa politique, intitulée "Le laisser-faire ne résout rien".

Le ministre y assure que "la passivité conduit tout droit à la réapparition de véritables bidonvilles, pour la plupart situés aux abords de quartiers populaires déjà en proie à de nombreuses difficultés (...)  L’inaction publique face à cette situation serait inacceptable pour les habitants de ces quartiers."

Au sujet de cette réunion interministérielle, l'association La voix des Roms a salué cette initiative à travers une lettre adressée au Premier ministre, tout en "espérant que [cette réunion] marquera le début d'un traitement global de la situation de quelque 15.000 Roms roumains et bulgares en situation de précarité".

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