Grève des éboueurs à Marseille : malgré l'ordre de débloquer, la situation s'enlise après dix jours de mobilisation
Le tribunal administratif de Marseille a ordonné samedi la levée des blocages des centres de transfert et des garages où sont entreposés les camions bennes.
Malgré une décision de justice samedi 29 janvier qui a ordonné la levée des piquets de grève, le conflit des éboueurs est toujours enlisé à Marseille, avec 3 000 tonnes de déchets accumulés dans les rues. La métropole a assigné vendredi en référé le syndicat FO, majoritaire à la ville et à la métropole, afin de demander la levée des blocages des centres de transfert et des garages où sont entreposés les camions bennes, qui empêchent les non-grévistes de travailler.
Samedi, le tribunal administratif de Marseille a tranché, ordonnant de "libérer sans délai" ces sites stratégiques, sous peine d'astreinte de 250 euros par jour de retard et par personne bloquant ces sites. "C'est un non-événement, on juge quelque chose qui n'existe plus", a réagi Patrick Rué, le patron de FO à Marseille, interrogé par l'AFP, estimant que les grévistes, qui sont désormais une quarantaine en moyenne par jour, ne bloquent plus les sites. La métropole Aix-Marseille-Provence, qui gère la collecte des déchets, estime au contraire que ces blocages subsistent par intermittence.
La troisième grève en quatre mois
Quoi qu'il en soit, la grève continue, a insisté Patrick Rué, qui estime que "la solution ne se trouve pas devant les tribunaux mais dans le dialogue social". Cette nouvelle grève, qui dure depuis 10 jours, est la troisième en quatre mois à Marseille. FO estime que certaines dispositions d'un précédent accord conclu fin décembre avec les organisations syndicales autour de l'application des 35 heures, et notamment sur des primes du dimanche, ne sont pas respectées.
Samedi, le maire de la ville, Benoît Payan, a tapé du poing sur la table : "Ça suffit (...), je souhaite, je veux et j'exige que la ville soit propre", s'est-il agacé dans le quotidien La Provence. Et il a accusé la métropole de "faire l'autruche" : "Les gens vont devoir se parler, de gré ou de force". Les Marseillais eux expriment leur ras-le-bol, dans les rues, où ils doivent enjamber les tas de poubelles qui débordent, ou sur les réseaux sociaux. Certains sont même venus déposer leurs déchets devant le siège de FO.
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