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Rentrée 2018 : élèves, parents, professeurs... Ce qui change pour vous en cette nouvelle année scolaire

Alors que les professeurs ont déjà fait leur rentrée, franceinfo fait le point sur les nouveautés de 2018 dans les classes. 

Article rédigé par franceinfo - Mahaut Landaz
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 9min
190 000 élèves vont bénéficier du dispositif des classes dédoublées en 2018.  (FRED TANNEAU / AFP)

Les enseignants ont repris le chemin de l'école, vendredi 31 août, quelques jours avant leurs élèves, attendus lundi dans les établissements. De nombreux changements sont introduits en cette rentrée 2018, de la primaire au lycée. Si les grandes orientations étaient déjà connues, le ministre de l'Education nationale, Jean-Michel Blanquer, a précisé ces mesures lors de la traditionnelle conférence de presse de rentrée, mercredi 29 août. Voici les principales évolutions.

Les "classes à 12" sont élargies à 190 000 élèves de CP et CE1

Promesse de campagne d'Emmanuel Macron, le dédoublement de certaines classes de primaires amorcé à la rentrée 2018 va s'accentuer, a annoncé Jean-Michel Blanquer. Jusque-là, 60 000 élèves de CP d'établissements REP+ (réseaux d'éducation prioritaire renforcés) étaient concernés. A la rentrée 2018, 3 200 classes de CP en REP et 1 500 classes de CE1 en REP+ vont ainsi être dédoublées, précise le ministère de l'Education nationale. Au total, ce sont désormais 190 000 élèves qui vont bénéficier des "classes à 12". Ils devraient être 300 000 à la rentrée 2019.

Cette réduction d'effectifs est plébiscitée par les enseignants. Mais des syndicats redoutent un manque de locaux : cette mesure nécessite en effet deux salles, là où une suffisait jusqu'alors. "Seules 10 à 15% des classes vont rencontrer un problème logistique à la rentrée", a assuré Jean-Michel Blanquer, pour qui il s'agit de la "plus importante mesure de justice sociale". Pour faire face, 3 800 postes vont être créés en primaire, explique le ministre.

Les programmes de mathématiques et de français sont "ajustés"

Lire, écrire, compter, respecter autrui. C'est dans l'objectif de renforcer l'acquisition des "savoirs fondamentaux" que Jean-Michel Blanquer a annoncé en juin des "ajustements" de programmes. Elaborés par le Conseil supérieur des programmes au printemps, ils concernent les mathématiques, le français et l’éducation morale et civique.

En français, on insistera davantage sur la maîtrise du vocabulaire, la lecture et l'écriture. L'objectif : que tous les élèves aient acquis "les automatismes de déchiffrage du code alphabétique" à la fin du CP, précise le document de présentation de la rentrée. Par ailleurs, lors de sa conférence de presse, Jean-Michel Blanquer a souligné l'importance de la pratique régulière de la dictée pour consolider les automatismes.

En mathématiques, les recommandations du ministre s'appuient sur le rapport de mission 21 mesures pour l'enseignement des mathématiques, réalisés par le député Cédric Villani et l'inspecteur général Charles Torossian. Ils préconisent notamment de s'exercer quotidiennement au calcul mental et de "cultiver le sens des quatre opérations" (addition, soustraction, multiplication, division) dès le CP. 

Des évaluations pédagogiques sont mises en place de l'école au lycée

Prévues dans le programme présidentiel d'Emmanuel Macron ("nous introduirons, au début de chaque année, des bilans personnalisés, de la classe de grande section à la troisième"), des évaluations se focalisent sur le français et les mathématiques. 

Celles-ci auront lieu au début et en milieu d'année de CP à partir de la rentrée 2018. En septembre, elles porteront sur "l'agilité des enfants à manipuler les sons", "la capacité des élèves à comprendre les mots, les phrases ou un court texte lu par le professeur", la "connaissance des nombres jusqu’à 10" et la "capacité à les mobiliser dans une situation simple". Entre janvier et février, elles porteront sur "les acquis" des élèves, notamment la "fluidité de lecture".

"Dans le même esprit", l'évaluation introduite en CE1 vise à ce que "ce qui doit être acquis, le soit". "En français, elle porte sur la capacité à décoder rapidement les mots, lire à voix haute avec fluidité, comprendre un texte simple, orthographier les mots les plus fréquents, précise le ministère. En mathématiques, elle porte sur l'utilisation des nombres entiers supérieurs à 10 et les premières notions de géométrie." Les parents recevront "un retour individualisé de la part des professeurs", détaille le ministère de l'Education nationale.

Ces évaluations ont lieu en 6e et en seconde, les lycéens, passeront "un test de positionnement" sur une tablette numérique, toujours en français et en mathématiques, a annoncé le ministre. Le test se divise en deux séances de cinquante minutes : la première sur l'étude de la langue et la compréhension écrite et orale, la deuxième sur la gestion des données, les nombres, le calcul, la géométrie et le calcul littéral. 

Une cinquantaine d'heures seront dédiées à l'orientation en seconde 

En seconde générale et technologique, 54 heures seront désormais consacrées à la découverte de formations et de secteurs professionnels. Ces "temps dédiés à l'orientation", ayant pour but de "mieux préparer la poursuite d'études", comprendront des "semaines de l'orientation", des périodes d'observation et des journées de découverte des métiers en immersion. Le ministre a insisté sur l'introduction "d'une plus grande personnalisation des parcours".

Ces heures seront assurées par les professeurs, notamment les professeurs principaux et les documentalistes, par les chefs d'établissement et par les psychologues de l'Education nationale, précise le communiqué du ministère. Elles associeront les régions, les branches professionnelles et les entreprises.

Les portables sont désormais officiellement interdits jusqu'au collège

Si de nombreux établissements bannissent déjà les téléphones portables, une nouvelle loi votée en août vient combler un vide juridique : l'utilisation des smartphones "ou tout autre équipement connecté" (tablettes, montres connectées...) est désormais officiellement interdite dans les écoles maternelles, élémentaires et dans les collèges, précise le site Vie publique.

Jusque-là, le téléphone était interdit en classe et "dans les lieux prévus par le règlement intérieur" de chaque établissement. Désormais l'interdiction vaut aussi bien en classe qu'ailleurs dans l'établissement, et même lors des activités d'enseignement qui se déroulent à l'extérieur de l'enceinte, sauf pour des usages pédagogiques. Dans les lycées, le portable peut être interdit par le règlement intérieur de l'établissement.

Aux collèges de choisir la modalité d'interdiction : en imposant de l'éteindre ou en installant des casiers pour les déposer à l'arrivée dans l'établissement. La nouvelle législation ouvre aussi la possibilité de confisquer un téléphone, ce qui n'était auparavant autorisé que dans les cas où celui-ci présentait un danger. Les élèves handicapés pourront bénéficier de dérogations.

Une majorité de communes repassent à la semaine de quatre jours 

Depuis la rentrée 2017, les communes peuvent choisir de revenir à la semaine de quatre jours ou de rester à quatre jours et demi. Selon les estimations du ministère, 80% des villes et 85% des écoliers sont repassés à la semaine de quatre jours, le calendrier instauré par Nicolas Sarkozy en 2008. Auparavant, les écoliers avaient classe le plus souvent quatre jours et demi, avec le samedi matin.

Pour organiser l'accueil des élèves le mercredi, un "plan mercredi" doit être mis en place par les collectivités territoriales. En pratique, des activités "avec une ambition éducative" seront proposées "en partenariat avec le secteur social et associatif"

La France se distingue des autres pays européens par un plus faible nombre de jours d'école, qui va de pair avec des journées très chargées, rappelle l'AFP. Un rythme qui complique l'apprentissage, fait régulièrement remarquer l'OCDE.

De nouveaux diplômes sont créés

De nouveaux diplômes vont être créés, dont sept certificats d’aptitude professionnelle (CAP), comme ceux de crémier-fromager, électricien et monteur en installation thermique. De nouveaux BTS vont également voir le jour (architecture en métal, métiers de l'eau, négociation et digitalisation de la relation client et management en hôtellerie-restauration). 

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