Soupçonnés d'avoir aidé ou caché Yvan Colonna durant ses 4 ans de cavale, 5 Corses comparaissent depuis mercredi
Les prévenus, dont la chanteuse Patrizia Gattaceca, sont jugés jusqu'au 28 mai, devant le tribunal correctionnel de Paris, pour "soustraction d'un criminel à l'arrestation ou aux recherches" voire d'"association de malfaiteurs à visée terroriste".
Condamné à perpétuité pour l'assassinat du préfet Erignac, Yvan Colonna répondra de détention d'armes.
Les cinq personnes poursuivies pour avoir aidé dans sa fuite entre 1999 et 2003 Yvan Colonna ont nié tout délit à l'ouverture de leur procès. Certains d'entre eux reconnaissent avoir hébergé le berger de Cargèse mais ils disent ne pas comprendre en quoi cela peut constituer une infraction. Les autres contestent toute implication.
Le jugement sera mis en délibéré vendredi, les prévenus encourant jusqu'à dix ans de prison pour "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste et recel de malfaiteur".
Rappel des faits
Le 23 mai 1999, Yvan Colonna soupçonné d'avoir assassiné le préfet Erignac en 1998, avait pris le maquis où il avait été interpellé le 4 juillet 2003, près d'une bergerie d'Olmeto, dans le sud-ouest de la Corse. Durant sa cavale, le berger de Cargese aurait été hébergé alternativement dans le centre de Bastia, dans un village à 45 minutes au sud de la ville, Penta Acquatella, et dans la bergerie d'Olmeto.
Dans ce dossier sont poursuivis l'exploitant de la bergerie, Frédéric Paoli, un gérant d'un camping et fervent militant nationaliste, André Colonna D'Istria, et Claude Serreri, frère de l'ancienne compagne de Colonna.
Les deux autres prévenus, Marc Simeoni, fils du chef nationaliste Edmond Simeoni, vu par l'accusation comme "l'un des plus éminents soutiens d'Yvan Colonna", et la chanteuse Patrizia Gattaceca, sont les plus impliqués dans le dossier.
Marc Simeoni aurait hébergé son ami dans son appartement de Bastia, lui aurait commandé des livres sur internet et même pris des rendez-vous chez le médecin. Mutique, le consultant en management a jusqu'ici refusé de s'expliquer. Patrizia Gattaceca a reconnu avoir hébergé Colonna durant plusieurs semaines à l'été, puis à l'hiver 2002.
C'est l'arrestation du fils de la chanteuse, le 31 octobre 2007 à Ajaccio, qui avait permis de remonter jusqu'à elle. Il avait été contrôlé en possession d'une grenade lors d'une manifestation nationaliste. Les enquêteurs avaient noté une similitude entre les empreintes du jeune homme et d'autres trouvées sur un des sacs de Colonna. Ils avaient ensuite appréhendé la mère, qui n'a jamais caché ses sympathies nationalistes.
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