Un arsenal d'armes de guerres saisi chez un particulier à Marseille
Une trentaine d'armes ont été découvertes par des gendarmes. L'homme, déjà condamné pour des faits similaires, se présente comme un collectionneur mais les enquêteurs se demandent si elles n'étaient pas destinées à des malfaiteurs.
Deux pistolets mitrailleurs israéliens Uzi, deux kalachnikovs, plusieurs fusils d'assault dont un M16 américain et des carabines avec silencieux et lunette de visée laser. En tout, c'est 27 armes dont 14 de guerre et 150 kg de munitions qui ont été saisis jeudi 7 juin à Marseille par les gendarmes. Elles se trouvaient dans la "villa cossue" d'un collectionneur, un entrepreneur en maçonnerie de 51 ans, qui a déjà été condamné en février pour des faits similaires, ont indiqué vendredi le procureur et les gendarmes. L'instruction cherche à déterminer si elles pouvaient être destinées à des malfaiteurs.
Comment se fournissait-il ?
Par colis postal, tout simplement. Ainsi, il a réceptionné une "kalachnikov originaire d'ex-Yougoslavie reçue neuve et démilitarisée et qui était en cours de remilitarisation", selon le colonel de la gendarmerie Jacques Diacono. Le dernier colis, contenant un pistolet, est arrivé mercredi et avait été signalé par La Poste aux gendarmes qui ont lancé leur opération à son domicile jeudi matin à l'aube.
Où on été découvertes les armes ?
Le colonel Diacono a qualifié l'homme de "véritable artiste dans son domaine". Les armes ont été découvertes dans une cache, comme "une pièce cachée construite avec double cloison dissimulée par des meubles". Une démarche "atypique" pour un collectionneur. Pas de doutes pour le gendarme : "Nous sommes sûrs qu'il y a commerce".
Quelles suites judiciaires ?
Il doit être mise en examen samedi pour "détention d'un dépôt d'armes illicite aggravée par le fait d'une condamnation antérieure, délit d'importation et de fabrication d'armes, détention d'armes de 1e et 4e catégories et association de malfaiteurs", a précisé le procureur de la République de Marseille, Jacques Dallest lors d'une conférence de presse avec les gendarmes. Il a ajouté que le premier chef pouvait, à lui seul, être sanctionné d'une peine de dix ans d'emprisonnement.
"On le soupçonne de transformer les armes et éventuellement de les céder", a indiqué le procureur. Il a précisé que des pièces permettant de reconstituer cinq fusils d'assault supplémentaires avaient également été trouvées ainsi que des outils et manuels techniques. Huit armes étaient en état de fonctionnement et trois en cours de remilitarisation. L'instruction devrait établir si les éventuels acheteurs de ces armes étaient d'autres collectionneurs ou des malfaiteurs, selon le procureur.
"Une action, avec le GIGN, avait permis d'interpeller en flagrant délit deux individus très défavorablement connus de la région de Marignane et nous avions saisi trois armes dont deux kalachnikov et un pistolet Glock", a-t-il poursuivi, indiquant que le gardé à vue "est un fournisseur potentiel de ces armes".
Récidive
Selon le procureur, l'homme était "en récidive légale", ayant été condamné en février à 18 mois d'emprisonnement avec sursis pour des faits similaires de détention d'arme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.