Un couple comparaît devant la cour d'assises d'Angers pour répondre d'une vingtaine de viols et agressions sexuelles
Ces actes ont été commis sur des mineures.
Dominique Guillouche, 40 ans, a gardé la tête baissée pendant la lecture de l'acte d'accusation: un long chapelet incluant l'enlèvement, la séquestration et le viol de la petite Aurélia, 6 ans à
l'époque, mais aussi six tentatives d'enlèvement, 11 agressions sexuelles et trois autres viols sur des mineures.
Sa plus jeune victime avait à peine deux ans.
Avant son arrestation, le couple a fait 19 victimes, dont 18 mineures, qui sont parties civiles, tout comme l'association La Voix de l'Enfant. Deux autres personnes doivent comparaître pour non dénonciation ou soustraction de preuves.
Dominique Guillouche sera jugé pendant cinq semaines avec un huis clos partiel demandé par les parties civiles. Il encourt 30 ans de réclusion criminelle. A ses côtés, son ex-femme, Alfreda Deneux, 34 ans, comparaît pour les mêmes chefs que lui et encourt aussi 30 ans.
Questionné à la volée par des journalistes à son arrivée au tribunal, menottes aux poignets, le quadragénaire a parlé brièvement. A la question: "Regrettez-vous ce que vous avez fait", il a répondu: "Je regrette", puis a ajouté: "tellement que je souhaiterais la peine de mort".
Petite et chétive, polo rose et survêtement noir, son ancienne épouse a affirmé en début d'audience ne pas se souvenir de sa date ni de son lieu de naissance. Elle a ensuite jeté un regard perdu sur l'assistance avant de fondre en larmes, le visage caché par son escorte.
La petite Aurélia, aujourd'hui âgée de dix ans, a assisté avec ses parents et sa grande soeur à l'ouverture des débats mais pas à la lecture de l'acte d'accusation, l'après-midi. La greffière elle-même a été submergée par l'émotion en lisant la description détaillée des sévices subis par la petite fille.
"C'était très dur de réentendre ces faits, c'est monstrueux, c'est inhumain, c'est impardonnable", a déclaré à l'issue de l'audience Sylvie, la mère d'Aurélia. "Tout le monde attend que justice soit rendue", a déclaré Me Louis-Georges Barret, l'avocat de la famille.
La disparition d'Aurelia, enlevée près de chez elle le 20 novembre 2005, avait donné lieu à la première alerte média. Dominique Guillouche s'était dénoncé avec son épouse deux jours plus tard,
sous la pression de l'alerte, avec son portrait-robot qui circulait dans la presse. Ce père de famille avait avoué de lui-même une série d'autres agressions sexuelles et de tentatives d'enlèvements entre 1996 à 2005.
Seule consolation pour la maman d'Aurélia: "dans le malheur, il y a du bonheur: d'avoir arrêté ce couple diabolique".
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