Cet article date de plus de quatorze ans.

Un deuxième cas autochtone (non importé) de chikungunya a été diagnostiqué dans le Var

Ce cas concerne une fillette à Fréjus, a annoncé la préfecture du Var dimanche. Un premier cas, un garçon de 12 ans, avait été annoncé vendredi, également à Fréjus.L'état des deux enfants n'inspire pas d'inquiétude, a précisé la préfecture.
Article rédigé par France2.fr avec agences
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 6min
Un moustique "tigre" responsable du Chikungunya

Ce cas concerne une fillette à Fréjus, a annoncé la préfecture du Var dimanche. Un premier cas, un garçon de 12 ans, avait été annoncé vendredi, également à Fréjus.

L'état des deux enfants n'inspire pas d'inquiétude, a précisé la préfecture.

Des mesures de précaution ont été prises, notamment "une expertise sur place de la présence du moustique puis les interventions de démoustication sur les lieux fréquentés par le patient" ainsi qu'un "renforcement de la vigilance du réseau des professionnels de santé de la zone pour identifier d'éventuels patients reçus présentant des symptômes évocateurs du chikungunya ", a précisé la préfecture.

Ces deux cas sont dits "autochtones" car ils touchent des patients qui n'ont pas voyagé dans une région du monde où la maladie est présente. Il s'agit des premiers signalés en France métropolitaine. Quatre cas importés de chikungunya avaient déjà été signalés en PACA.

Depuis le début de l'été, le moustique-tigre "aedes albopictus", vecteur potentiel du chikungunya et de la dengue, fait l'objet d'une surveillance particulière dans trois départements de Provence-Alpes-Côte d'Azur (Alpes-Maritimes, Var et Bouches-du-Rhône).

Deux cas autochtones de dengue ont été signalés en France métropolitaine, à Nice (Alpes-Maritimes), au cours du mois de septembre.

Les symptômes de la dengue et du chikungunya sont les mêmes que ceux de la grippe: une fièvre supérieure à 38 degrés, des courbatures, des douleurs aux articulations, des manifestations hémorragiques ou des céphalées.

Le chikungunya, questions-réponses

Qu'est-ce que le chikyungunya et comment se manifeste-t-il ?

La maladie se traduit par une forte fièvre (plus de 39°C), des éruptions cutanées, des courbatures dans les articulations - souvent les doigts et les genoux - obligeant le malade à se déplacer courbé, d'où son nom : chikungunya, "celui qui marche courbé", en swahili.

Le virus a été isolé pour la première fois en 1953 en Ouganda. Répandu en Afrique sub-saharienne et en Asie du Sud-Est, il a été repéré en 2005 en Inde puis a gagné l'océan indien, les Comores, la Réunion et Mayotte en 2005-2006.

En Europe, la première région touchée a été celle de Ravenne en Italie à l'été 2007 (240 cas en deux mois).

Que signifie "cas autochtone" ?
Autochtone signifie "sans notion de voyage du patient dans une zone où la maladie est présente ou détectée", précise le ministère de la Santé. A ce jour, un seul cas autochtone a été signalé, vendredi à Fréjus dans le Var, une fillette de 12 ans, et quatre cas importés, tous en région Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Comment se transmet le virus ?
Le coupable est un moustique venu d'Asie, Aedes albopictus, aussi connu comme le "Tigre asiatique", également vecteur secondaire de la dengue (une fièvre tropicale) : la femelle transmet le virus quand, après avoir piqué une personne infectée, elle en pique une autre. Il n'y a pas de transmission d'homme à homme, insiste le ministère de la Santé. Mais des cas de transmission de mère à bébé ont été signalés à La Réunion.

Ce moustique est voyageur malgré lui : il s'est notamment répandu dans le monde en voyageant dans les pneus usagés exportés.

Sinon, le moustique domestique ne s'éloigne pas de plus de 50 m de son lieu de naissance, en zone urbaine le plus souvent. En métropole, il s'est installé et développé de manière significative dans les Alpes-Maritimes en 2004, puis en Haute-Corse (2006), Corse du Sud et dans le Var (2007) et depuis septembre 2009, dans certains quartiers de Marseille.

Le chikungunya fait-il l'objet d'un surveillance particulière ?Oui. La vigilance des réseaux professionnels de santé a été renforcée: ils ont été informés pour pouvoir évoquer ce diagnostic qui reste très rare. Tous les médecins généralistes et pédiatres de Fréjus et Saint-Raphaël ont été alertés pour "vérifier qu'ils n'ont pas rencontré des personnes présentant des symptômes évocateurs de chikungunya".

Par ailleurs, sur tout le territoire national, la dengue et le chikungunya sont des maladies "à déclaration obligatoire".

Comment lutter contre le virus ?
Il n'existe ni vaccin ni traitement préventif médicamenteux contre le chikungunya, la meilleure façon est donc de se débarrasser de l'Aedes albopictus est d'empêcher sa reproduction.

Il faut donc éliminer les sources d'eaux stagnantes recherchées par la femelle pour pondre : bâches, soucoupes de vase, gouttières, déchets divers... On doit aussi recourir aux moyens habituels de protection contre les piqûres de moustique: vêtements couvrants, crèmes anti-moustiques, moustiquaires...

Existe-t-il un traitement particulier ?
Non. Les spécialistes recommandent simplement repos et prise d'anti-inflammatoires. La convalescence est longue (plusieurs semaines), accompagnée d'une fatigue intense (asthénie). Mais l'immunité acquise est durable.

Le virus du chikungunya n'est pas mortel, mais à La Réunion où 266.000 personnes (35 % de la population) avait été touchées, on avait noté une surmortalité chez des sujets fragiles, présentant d'autres pathologies. En outre, "il existe des formes rares de l'infection avec des manifestations neurologiques, rénales ou hépatiques, dans trois cas sur 1000", précise le ministère.
(avec AFP)

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.