Google Maps et autres applications : la bataille de la géolocalisation
Le retour de Google Maps sur iPhone est un échec important pour Apple dans la guerre entre les systèmes d'exploitation mobiles.
INTERNET - Google Maps est de retour sur l'iPhone. Apple avait tenté - en vain - de s'en passer en la remplaçant par son propre outil, "Plans", dans la nouvelle version de son système d'exploitation. Mais après deux mois de galères cartographiques, les utilisateurs d'iPhone peuvent, depuis jeudi 13 décembre, télécharger Google Maps, qui vient d'arriver sur l'Apple Store.
La stratégie de la marque à la pomme sonne comme un échec, tandis que son concurrent se félicite dans un communiqué (en anglais). Si Google s'affiche avec autant de fierté, c'est parce que la bataille des applications de cartes et itinéraires est un enjeu de plus en plus important dans la guerre que se livrent les systèmes d'exploitation mobiles.
Android, iOS, Windows... A chaque système d'exploitation sa cartographie
Google, qui s'est lancé dans la cartographie en 2005, s'est imposé comme un leader dans le domaine. Il s'est appuyé pour cela sur son moteur de recherche et son système d'exploitation, Android. Google Maps n'a cessé de se développer et propose même maintenant des plans de certains bâtiments, comme les supermarchés, les gares ou les aéroports.
Avec l'outil Plans, Apple voulait contrer Google Maps. La firme l'avait retiré des applications pré-installées dans son système d'exploitation et ne le proposait pas dans son market. Mais les bugs à répétition de sa propre application ne lui ont pas permis d'atteindre son objectif. Le 10 décembre, les autorités australiennes ont ainsi averti les utilisateurs de la "dangerosité" des cartes routières d'Apple, après avoir dû secourir des automobilistes égarés. Un tumblr s'est même amusé à recenser toutes les erreurs de Plans. Les utilisateurs d'iPhone, qui peuvent depuis le 13 décembre télécharger Google Maps, risquent bien de se tourner vers la concurrence.
Le système Windows Phone 8 s'appuie lui sur Nokia Maps, le concurrent actuellement le plus crédible face à Google Maps. L'application propose des fonctionnalités comparables comme la 3D, les itinéraires et les plans de bâtiments. Et les utilisateurs semblent en être satisfaits : "Nokia Maps prouve qu'un nouvel entrant peut proposer un service de qualité", estime ainsi un blogueur spécialisé. Nokia se vante notamment de pouvoir fonctionner hors connexion, dans une infographie publiée sur son blog officiel (en anglais).
Le GPS, appli clé des smartphones
Les applications de géolocalisation sont parmi les plus plébiscitées par les utilisateurs de smartphone. Comme le montre un sondage Nielsenwire (lien en anglais) en 2010, Google Maps est l'application la plus populaire chez les utilisateurs de Android. Chez Apple, Google Maps est la 3e application la plus utilisée après Facebook et iTunes. Pas étonnant donc que les sytèmes d'exploitation se confrontent sur ce terrain. "La géolocalisation et la fourniture de services associés aux déplacements des internautes est un probable champ commercial majeur des prochaines années", estime le site Ecrans.
Le chemin vers un marché publicitaire très lucratif
Si les acteurs du marché mobile s'intéressent de plus en plus aux applications de cartes, c'est surtout parce qu'elles permettent de gagner beaucoup d'argent. Comme l'explique Olivier Bourhis, consultant associé de Ptolemus Consulting, interrogé par l'Usine nouvelle, "les cartes sont aussi devenues un levier de notoriété et de promotion de certains services".
Un levier de notoriété qui a un prix. Ses cartes interactives permettent ainsi à Google de savoir exactement où se trouve son utilisateur, il peut donc l'orienter vers des services ou des magasins qui se trouvent sur son chemin, mis en valeur par des publicités plus efficaces, donc plus chères. "Sur ce terrain fertile, Apple a pris beaucoup de retard sur ses rivaux (...) Une négligence qui pourrait lui coûter très cher", estime un blogueur sur Challenges.
Certains imaginent même d'autres ambitions pour le géant américain : toutes les cartes de Google pourraient lui servir à développer par la suite un produit encore plus rentable, des "voitures sans conducteur", suggère un professionnel de l'internet sur frenchweb.fr.
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