Pourquoi les députés européens ont voté pour un démantèlement de Google
Le Parlement européen a adopté, jeudi, une résolution appelant à séparer les activités commerciales de l'activité de moteur de recherche du géant américain.
C'est le dernier épisode, jeudi 27 novembre, de la relation compliquée entre l'Union européenne et Google. Les députés européens ont adopté à une très large majorité une résolution proposant de scinder en deux les activités de Google et d'autres grands groupes internet. La firme de Mountain View (Californie, Etats-Unis) est accusée de favoriser ses activités commerciales dans les résultats de son moteur de recherche.
Francetv info revient sur les raisons de ce vote et ce qu'il peut changer pour le géant américain.
Que reproche l'Europe à Google ?
Aujourd'hui, Google n'est plus un simple moteur de recherche. Il propose une multitude de services, notamment de vente en ligne, et plus de 90% de ses recettes proviennent de la publicité. Les deux auteurs de la résolution présentée jeudi aux députés européens reprochent au groupe de favoriser ces services dans les résultats de son moteur de recherche, aux dépens de ses concurrents. En mai, plusieurs centaines d'acteurs du numérique avaient d'ailleurs porté plainte à ce sujet auprès de la Commission européenne, pour abus de position dominante.
Ainsi, un internaute recherchant des billets d'avion se voit proposer des vols via le service Google Flight, au détriment de ses concurrents sur le marché de la vente en ligne. Pour d'autres recherches, ce sont des liens publicitaires qui apparaîtront en tête de page. Un problème aggravé par le quasi-monopole dont jouit Google, qui représente, par exemple, plus de 90% du trafic des moteurs de recherche en France.
Que propose le texte soumis au vote du Parlement ?
Deux députés européens, le chrétien-démocrate allemand Andreas Schwab et le libéral espagnol Ramon Tremosa, ont présenté la semaine dernière un projet de résolution, qui sera intégré à une motion soumise au vote par les trois principaux groupes du Parlement européen, jeudi.
Leur résolution, qui ne vise pas nommément Google, propose de scinder en deux les activités de certains acteurs d'internet : d'un côté, les moteurs de recherche ; de l'autre, les services commerciaux. Objectif : garantir un traitement équitable.
Quels peuvent être les effets concrets de ce vote ?
Le Parlement européen n'a pas le pouvoir de démanteler une entreprise. Son vote serait surtout un moyen d'encourager la nouvelle commissaire européenne chargée de la concurrence, la Danoise Margrethe Vestager, à adopter une position plus ferme que son prédécesseur.
Après plus de quatre ans d'enquête sur les pratiques de Google, l'Espagnol Joaquin Almunia avait rejeté une proposition d'accord formulée par le géant américain, mais n'a jamais prononcé de sanctions financières à son encontre. Début novembre, Vestager expliquait qu'elle aurait "besoin de temps avant de décider des prochaines étapes" dans cette affaire.
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