Reader, Buzz, Wave : comment Google tue ses enfants
Le géant américain a annoncé la fermeture de Reader, son agrégateur de flux RSS. C'est loin d'être une première : par le passé, Google a souvent enterré des services lancés en grande pompe.
"Je suis horrifié et complètement perdu. Ça fait des années que j'utilise Google Reader !" Sur le site communautaire Reddit, les réactions paniquées pleuvent. La raison ? L'annonce par Google, mercredi 13 mars au soir, de la fermeture de son agrégateur de flux RSS, Reader. Les utilisateurs du service, désespérés, créent une pétition pour essayer de faire changer d'avis le géant de la recherche en ligne.
Ce n'est pas la première fois que l'entreprise de Mountain View enterre ainsi un de ses services. Francetv info se penche sur trois d'entre eux.
Google Reader, victime du temps qui passe
Ce que c'était L'agrégateur de flux RSS leader du marché, qui permettait à ses utilisateurs de se tenir au courant de l'actualité de leurs sites internet favoris sans avoir à les visiter, par un système d'abonnement. Lancé le 7 octobre 2005, le service doit fermer définitivement le 1er juillet 2013.
Pourquoi Google y met fin Parce qu'à en croire le groupe, l'audience du service, pourtant importante, était sur le déclin. Il est vrai que pendant plusieurs années, le système du flux RSS était l'unique moyen d'être averti de la publication de nouveaux contenus sur ses sites favoris.
Les réseaux sociaux sont depuis passés par là : chacun peut s'abonner au compte Twitter du média de son choix, et, depuis mars 2009, Facebook permet aux marques de créer leur propre profil pour tenir leurs consommateurs (ou lecteurs) au courant de leur actualité.
Google Buzz, cet inconnu qui ouvre votre courrier
Ce que c'était L'une des tentatives de Google pour concurrencer Twitter et Facebook, lancée en février 2010. On pouvait s'abonner aux publications de ses contacts, et partager des photos, des vidéos, ou encore sa localisation. A l'époque, le géant américain sort l'artillerie lourde, et intègre directement son service dans Gmail, sa messagerie électronique qui compte alors plus de 150 millions d'utilisateurs. Las, le 14 octobre 2011, Google annonce discrètement la fermeture de Buzz.
Pourquoi Google y a mis fin Sans doute à cause du lancement absolument catastrophique du produit. Sans avoir demandé quoi que ce soit, les utilisateurs de Gmail se sont retrouvés du jour au lendemain inscrits à Google Buzz, et l'option pour désactiver le service était très bien cachée.
Pire : Buzz vous abonnait automatiquement aux comptes des personnes avec qui vous échangiez des e-mails le plus fréquemment, et cette liste de contacts devenait par défaut publique. Les conséquences de ce choix pouvaient être gênantes, comme le relevait Slate.fr à l'époque : un quidam pouvait tout à coup apprendre en visitant le profil Buzz de son/sa conjoint(e) qu'il ou elle discutait régulièrement avec un(e) inconnu(e). Malaise.
Google a rectifié le tir, mais la méfiance des utilisateurs envers ce réseau social ne s'est jamais vraiment dissipée.
Google Wave, le génie incompris
Ce que c'était Sans doute l'un des projets les plus ambitieux de Google. Annoncé en mai 2009 et rendu public un an plus tard, il visait tout simplement à remplacer l'e-mail.
Plutôt que de s'envoyer un message à la façon d'un courrier traditionnel, un utilisateur pouvait créer une "Wave" et inviter n'importe lequel de ses contacts à la modifier en y insérant du texte, des vidéos, des plans… Tous les changements étaient visibles en temps réel : on pouvait ainsi voir ses contacts taper des messages lettre par lettre. Ce n'est pas très clair ? Regardez cette vidéo.
Pourquoi Google y a mis fin Justement parce que personne ou presque n'a vraiment compris à quoi pouvait servir Wave, qui tenait à la fois de l'e-mail, du chat, de l'espace de travail collaboratif et du réseau social type Facebook.
Pour Slate.fr, l'échec de Google réside dans le fait d'avoir présenté Wave comme un service destiné au grand public, alors que son caractère hybride ne le rendait intéressant que pour certains professionnels aux besoins très spécifiques.
Trois mois après son ouverture au public, Google annonce la fin de Wave sur son blog. Depuis, le géant américain a ouvert le code-source de son projet, pour que les développeurs intéressés puissent continuer à se servir de Wave.
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