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La médaille Fields, sorte de "Nobel des math", a été décernée à deux Français, un Israélien et un Russo-Suédois

Les prix ont été remis aux lauréats par le président indien Pratibha Patil à l'ouverture du Congrès international des mathématiciens 2010 aux Français Cédric Villani et Ngo Bao Chau, d'origine vietnamienne, ainsi qu'à l'Israélien Elon Lindenstrauss et au Russo-suédois Stanislav Smirnov.Le congrès se tient dans la ville indienne d'Hyderabad.
Article rédigé par France2.fr avec agences
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La médaille Fields (©IMU)

Les prix ont été remis aux lauréats par le président indien Pratibha Patil à l'ouverture du Congrès international des mathématiciens 2010 aux Français Cédric Villani et Ngo Bao Chau, d'origine vietnamienne, ainsi qu'à l'Israélien Elon Lindenstrauss et au Russo-suédois Stanislav Smirnov.

Le congrès se tient dans la ville indienne d'Hyderabad.

Cédric Villani, 36 ans, directeur de l'Institut Henri Poincaré (IHP) à Paris depuis juillet 2009 et professeur à l'Ecole normale supérieure de Lyon, est récompensé pour des travaux portant notamment sur "l'amortissement de Landau" et l'équation de Boltzmann, physicien et mathématicien autrichien de la fin du 19e siècle.

Elève studieux qui a eu 20 en maths au bac, Cédric Villani estime que même quand c'est "plutôt facile", il faut travailler pour "comprendre les choses en profondeur", il faut faire des efforts, comme un pianiste qui veut réussir "à jouer vraiment bien". "Extrêmement heureux" en classe préparatoire au lycée Louis le Grand à Paris, il estime que "si le système français est si performant sur la scène internationale, c'est en grande partie grâce aux classes préparatoires".

Après des études à l'Ecole normale supérieure, il enseigne les mathématiques à l'ENS de Lyon depuis près de dix ans. Titulaire de nombreux prix, dont le prix Fermat en 2009, et éditeur de plusieurs revues spécialisées en mathématiques, M. Villani dirige depuis septembre dernier l'Institut Henri Poincaré (IHP) à Paris, dédié à l'accueil et aux rencontres de chercheurs français et étrangers.

Ngo Bao Chau, 38 ans, né en 1972 à Hanoi et naturalisé français en 2010, qui enseigne à l'université de Paris-Sud, a reçu la médaille Fields pour sa démonstration, en 2008, du "Lemme fondamental", une conjecture formulée en 1987. Récemment vérifiée par les experts du domaine, cette démonstration de plus de 150 pages a été citée en décembre dernier dans le magazine Times "comme l'une des dix plus belles découvertes scientifiques de l'année", rappelle l'université de Paris-Sud dans un communiqué.

Fils unique d'un père physicien et d'une mère médecin, Ngo a pu dès l'âge de 15 ans, compte tenu de ses aptitudes en mathématiques, intégrer une classe spéciale à l'université de Hanoi. En 1988 et 1989, ce surdoué des équations obtient une médaille d'or aux olympiades internationales de mathématiques. Après une année d'études au Vietnam, il bénéficie d'une bourse pour étudier à l'université Pierre et Marie Curie à Paris.

Après l'Ecole normale supérieure (ENS), il poursuit ses études et obtient en 1997 une thèse à l'université Paris-Sud sous la direction de Gérard Laumon. Professeur à Paris-Sud depuis 2005, il doit enseigner à partir de septembre à l'université de Chicago.

Ce palmarès 2010 porte à onze le nombre de lauréats français sur les 52 médailles Fields décernées depuis 1936, ce qui "conforte le deuxième rang mondial de la recherche mathématique française", se sont félicités plusieurs organismes de recherche français (CNRS, ENS, UPMC).

Elon Lidenstrauss, 40 ans, autre lauréat 2010, a été distingué pour ses "résultats sur la mesure de rigidité en théorie ergodique, et leurs applications à la théorie des nombres". Stanislav Smirnov, né en 1970 à Saint-Petersbourg en Russie et actuellement enseignant à l'Université de Genève, a été récompensé pour des travaux portant sur la physique statistique et la "percolation".

L'Union Mathématique Internationale (IMU) décerne la médaille Fields, une distinction très prisée, tous les quatre ans depuis 1936, à plusieurs mathématiciens ayant moins de 40 ans au début de l'année concernée, à l'occasion du CIM.

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