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Pour concurrencer Snapchat, Facebook lance Slingshot, son application de partage de photos

La firme de Palo Alto (Etats-Unis) avait tenté, en vain, d'acheter Snapchat, l'application qui permet d'envoyer des photos éphémères.

France Télévisions
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Facebook a lancé, mardi 17 juin 2014, son application Slingshot.  (DADO RUVIC / REUTERS)

Facebook a lancé mardi 17 juin aux Etats-Unis son application Slingshot. Concurrente directe de Snapchat, elle permet à ses utilisateurs d'envoyer des photos et vidéos à certains amis, lesquels ne pourront découvrir les clichés que s'ils envoient à leur tour des photos ou des vidéos. Quant aux contenus envoyés, ils s'autodétruisent après avoir été visionnés.

Pourquoi le puissant réseau social cherche-t-il à doubler l'application qui cartonne chez les ados ? 

Parce qu'il n'a pas su mettre la main sur Snapchat 

Voilà qui aurait simplifié les choses pour Mark Zuckerberg. En janvier, le magazine Forbes (en anglais) révélait que le patron de Facebook avait mis 3 milliards de dollars sur la table pour tenter d'acquérir Snapchat, la petite appli en vogue. Mais du haut de ses 23 ans, Evan Spiegel, le cofondateur et PDG de la start-up, lui avait simplement conseillé d'aller se faire "tagguer" ailleurs. Avec son associé, Bobby Murphy, ils ont ainsi renoncé à "750 millions de dollars chacun", relevait à l'époque ZdNet.fr. "Nombre d’observateurs ont crié à l’inconscience de deux jeunes aveuglés par leur ego." Spiegel justifiait quant à lui sa décision, arguant que "vendre pour quelques gains à court terme n'est pas très intéressant". Le succès ou l'échec de Slingshot devrait trancher la question.

Parce que Facebook ne veut pas rester sur un échec

Avant Slingshot, Facebook avait déjà essayé de mettre en place une application de photos éphémères, bien conscient que de nombreux utilisateurs cherchaient à partager leurs photos de soirées sans subir l'humiliation d'avoir à cliquer sur "supprimer l'identification" dès le lendemain. Mais l'invention de la firme de Palo Alto, baptisé Poke, a fait un flop. L'application reprenait pourtant à son compte les formules qui ont fait le succès de sa rivale, relevait le blog Silicon Valley du Monde.fr : "messages éphémères, possibilité de dessiner sur les photos… Mais après des débuts encourageants, l'activité a plongé. Facebook ne communique même plus sur ce service."

Ce raté du réseau social a sans doute contribué à booster la confiance des jeunes créateurs de Snapchat. Dans son article daté de janvier, Forbes raconte en effet qu'ils avaient été avertis par Mark Zuckerberg du lancement d'une appli concurrente. 

Parce qu'il faut bien reconquérir les jeunes 

Des photos qui disparaissent sitôt envoyées, il fallait y penser. Et c'est Snapchat qui a le premier compris que cet usage correspondait à la pratique des plus jeunes. De 50 millions de photos et courtes vidéos envoyées en décembre 2012, l'appli a passé le cap des 700 millions en mai 2014. Surtout, si l’âge moyen des utilisateurs de Snapchat est de 18 ans, celui des membres de Facebook ne fait qu'augmenter : il plafonnerait aujourd'hui autour de 41 ans. 

Parce qu'il veut mettre le paquet sur la messagerie

En 2013, Facebook s'était consacré à développer sa stratégie sur les mobiles. En 2014, la firme, qui fête ses 10 ans, s'est lancée le défi de tout miser sur son service de messagerie Le réseau social, qui dispose déjà de l'application de chat Messenger, a racheté pour 19 milliards de dollars la messagerie WhatsApp, forte de près de 500 millions d'utilisateurs actifs. "Lancer un concurrent à Snapchat lui permettrait de compléter son offre", explique Silicon Valley. 

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