Facebook : Mark Zuckerberg refuse de bannir les propos négationnistes
Dans un entretien accordé mercredi au site spécialisé Recode, il a indiqué qu'il ne comptait pas censurer des propos qui auraient été tenus, selon lui, "sincèrement".
Le patron de Facebook, Mark Zuckerberg, essuie un feu nourri de critiques pour son refus de bannir les négationistes du réseau social. Dans un entretien accordé au site spécialisé Recode (en anglais), mercredi 18 juillet, il a expliqué qu'il ne comptait pas censurer des propos qui auraient été tenus, selon lui, "sincèrement".
Je suis juif et il y a des personnes qui nient l'existence de l'Holocauste. Je trouve cela très choquant. Mais au bout du compte, je ne crois pas que notre plateforme doive supprimer ce genre de propos parce que je pense qu'il y a des choses sur lesquelles certaines personnes se trompent.
Mark Zuckerberg, patron de Facebookdans Recode
Aux Etats-Unis, révisionnisme et négationnisme ne sont pas interdits par la loi et la jurisprudence tend à les placer sous la protection du premier amendement de la Constitution, qui garantit la liberté d'expression. Dans de nombreux Etats européens, en revanche, des propos révisionnistes ou négationnistes sont passibles de poursuites pénales.
"Le négationnisme est une stratégie de longue date, délibérée et obstinée des antisémites qui est incontestablement haineuse, dangereuse et constitue une menace pour les juifs, a réagi Jonathan Greenblatt, directeur de l'Anti-Defamation League, l'une des grandes organisations de lutte contre l'antisémitisme. Facebook a une obligation morale et éthique de ne pas permettre sa propagation."
“Holocaust denial is a willful, deliberate and longstanding deception tactic by anti-Semites that is incontrovertibly hateful, hurtful, and threatening to Jews.” Read the full statement from our CEO @JGreenblattADL ⬇️ pic.twitter.com/vF5ydzplKM
— ADL (@ADL_National) 18 juillet 2018
Face à la vague de critiques, Mark Zuckerberg a ensuite fait parvenir un email à Recode pour clarifier ses déclarations. "Bien sûr, si un message franchissait la ligne rouge prônant la violence ou la haine à l'encontre d'un groupe en particulier, il serait retiré."
Facebook va retirer certaines fausses informations
Facebook a annoncé qu'il retirerait les fausses informations postées sur le réseau et susceptibles de créer des violences de façon imminente. Par exemple, le réseau social pourra retirer des contenus inexacts ou trompeurs, comme des photos truquées, créées ou partagés pour contribuer à la violence physique ou l'exacerber.
>> Facebook va supprimer les fausses informations risquant d'entraîner des violences
Mais cette initiative a été reléguée au second plan par les déclarations de Mark Zuckerberg sur les négationnistes. La clarification apportée par Mark Zuckerberg n'a pas empêché de nombreux internautes de relancer le mouvement #DeleteFacebook ("#SupprimeFacebook"), lancé après l'éclatement de l'affaire Cambridge Analytica.
Avec 1,4 milliard d'utilisateurs quotidiens, le réseau social doit faire face à un volume inédit, qui l'a poussé à doubler ses effectifs dédiés à la sûreté et la sécurité, à 20 000 personnes, dont 7 500 chargées uniquement des contenus postés sur la plateforme.
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