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TikTok : "Sans s'en rendre compte, ça devient addictif", avouent de jeunes utilisateurs

Le réseau social TikTok va limiter le temps de connexion des adolescents. Avec cette fonctionnalité, TikTok entend répondre aux critiques récurrentes sur son effet addictif chez les plus jeunes. À Marseille, pour beaucoup, il est difficile de décrocher de ce flux continu de vidéos courtes.
Article rédigé par Hugo Charpentier
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3min
TikTok va limiter l'accès de son réseau social aux mineurs. (photo d'illustration) (JENS KALAENE / DPA-ZENTRALBILD)

1h47 par jour en moyenne : c'est le temps passé par les mineurs sur TikTok en 2022, selon une récente étude mondiale de Qustodio. C'est d'ailleurs l'appli sur laquelle les internautes ont passé le plus de temps en 2022. Fort de plus d'un milliard d'utilisateurs actifs dans le monde, le réseau chinois mis en cause pour ses contenus "addictifs" avec son défilement ininterrompu de vidéos proposées par des algorithmes, a annoncé mercredi de nouvelles fonctionnalités pour aider les jeunes à réguler leur temps sur son réseau, sur fond d'offensive du gouvernement pour mieux protéger les mineurs sur Internet. 
 
>> TikTok : les avertissements au bout d'une heure d'utilisation sont "une première avancée", réagit la secrétaire d'Etat chargée de l’Enfance

En classe de première au Lycée, pour Chloé, le réseau social TikTok, c'est deux à trois heures par jour minimum. "C'est possible que ce soit plus, c'est vrai. Sans s'en rendre compte, ça devient addictif. On a du contenu qui nous correspond, qui nous plaît. Ça donne envie de rester sur la plateforme et d'en voir plus."

Dans quelques semaines, tous les utilisateurs de moins de 18 ans verront leur navigation être interrompue au bout d'une heure par un avertissement. Ils devront saisir un mot de passe pour continuer à regarder le site. Les parents pourront aussi fixer des limites quotidiennes et recevront un tableau de bord. Des mesures pour limiter l'utilisation, c'est donc une bonne idée selon Lana, 12 ans. "Je pense que c'est plutôt bien comme ça, ça peut nous montrer qu'il ne faut pas trop rester dessus parce que ça peut être néfaste pour notre santé."

"On ne pense plus à notre entourage, donc je pense que c'est bien de faire ça."

Lana, 12 ans

à franceinfo

Une mesure qui pourrait ne rien changer

Mais pour échapper à ces mesures, rien de plus simple, il suffit d'affirmer avoir plus de 18 ans. Pour beaucoup de jeunes, ça ne devrait donc pas changer grand-chose. "Je ne dirais pas que c'est vital, mais j'en ai besoin quand même. S'il faut continuer, je vais continuer", explique un mineur. 

"Ce n'est pas en privant les libertés qu'on va faire avancer les choses. Il faut éduquer, prévenir, il faut communiquer, aller dans les collectivités, aller auprès des jeunes, des collégiens, des lycéens et pourquoi pas dans les primaires et dans les facs."

Christophe Cutarella, psychiatre et addictologue à Marseille

à franceinfo

Chez les professionnels de santé, on préfère voir le verre à moitié plein. "C'est toujours une bonne chose, explique le docteur Christophe Cutarella, psychiatre et addictologue à Marseille. Effectivement de limiter l'accès notamment aux plus jeunes, parce qu'on sait que c'est là où on peut déclencher des habitudes et potentiellement des addictions. Maintenant, il faut aller plus loin. Il faut des campagnes publicitaires de prévention. Parce qu'il y a des véritables problématiques de consommation, d'écrans, d'addiction au sens le plus large qui soient chez ces jeunes-là. Et il faut, il faut en parler, évidemment, c'est vraiment important."

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Une proposition de la loi des députés Renaissance sera examinée au printemps. Elle prévoit notamment de mieux former les professionnels de la petite enfance face aux réseaux sociaux.

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