Pornographie : "On en a assez que les plateformes comme Twitter piétinent les lois de protection de l'enfance", déplore l'association Open
Plusieurs associations de protection de l'enfance annoncent saisir ce lundi 29 août l'Arcom. Elles reprochent à Twitter de laisser des mineurs accéder à des contenus pornographiques et pédopornographiques.
Plusieurs associations de protection de l’enfance, dont l'Observatoire de la parentalité et de l'éducation numérique (Open), vont saisir l’Autorité publique française de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) pour demander la mise en demeure de Twitter. Selon les associations, le réseau social laisse des mineurs accéder à des contenus pornographiques, pédopornographiques et zoophiles.
>> Pornographie : plusieurs associations demandent la mise en demeure de Twitter
"Il y a des lois de protection de l'enfance qui sont en vigueur dans notre pays. Et on en a un peu assez que les plateformes de type Twitter les piétinent allègrement", a lancé lundi sur franceinfo Thomas Rohmer, directeur et fondateur de l'Open. Il espère que les équipes de Twitter France "vont accepter le dialogue" pour "réguler les choses".
franceinfo : Est-ce que les contenus violents sont accessibles facilement ?
Thomas Rohmer : Ces contenus sont assez facilement accessibles. Certains sont illicites, je parle de contenus pédopornographiques, zoophiles, quelque chose qui n'est pas acceptable en 2022 sur une plateforme comme Twitter. Ces contenus sont relayés par des twittos qui se les partagent avec des hashtags qui sont très codifiés. Pour autant, on connaît le pouvoir des algorithmes et on connaît aussi la volonté des enfants et des adolescents de parfois se faire peur et d'aller chercher des contenus un peu pour jouer aux grands. Évidemment, tous les enfants et tous les adolescents ne vont pas tomber sur ces contenus. Mais il y a des lois de protection de l'enfance qui sont en vigueur dans notre pays. Et on en a un peu assez que les plateformes de type Twitter les piétinent allègrement.
Pourquoi Twitter et pas d'autres ? Est-ce que le problème est plus important sur ce réseau social-là ?
Concernant la nature des images et leurs violences, je peux vous assurer que les contenus qui sont publiés sont d'une violence absolument insoutenable, concernant notamment les femmes qui sont présentes dans ces vidéos. Et puis nous ne sommes que des petites associations. On essaie aussi d'y aller progressivement. L'idée n'étant évidemment pas de suspendre Twitter, mais, a minima, d'entamer le dialogue, ce que l'on a essayé de faire courant juillet. Et, pour l'instant, ils l'ont refusé.
Est-ce qu'il y a un problème de modération pour contrôler ce qui se partage ?
Clairement. De modération et de régulation des réseaux sociaux au sens large du terme. Aujourd'hui, on sait que le cœur du problème, c'est vraiment la régulation de ces plateformes. Comment s'assurer que les lois soient appliquées et notamment, qu'un enfant de moins de 13 ans ne puisse pas ouvrir de manière très simple un compte sur un réseau social. Et entre 13 et 15 ans, la loi est très claire, on ne peut pas ouvrir de comptes sans l'autorisation de ses parents. On avait sorti une étude en 2017 sur l'exposition des jeunes aux contenus porno. On voit qu'en l'espace de sept ans, on est passé d'un âge moyen de 14 ans à un âge moyen de 10, 11 ans. Je pense qu'il faut maintenant accélérer et faire en sorte que les textes qui ont été votés par notre assemblée et également au niveau européen, soient appliqués.
Est-ce que vous vous attendez au bras de fer avec Twitter ?
C'est aussi pour ça que l'on s'appuie sur l'Arcom qui a des pouvoirs que nous n'avons pas nous autres associations. J'ose espérer que les équipes de Twitter France vont accepter le dialogue et rentrer dans un souci de volonté de réguler les choses pour éviter ce genre de choses. Je vous rappelle : il s'agit de contenus d'une violence absolument extrême et pour certains, complètement illicites.
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