L'UE accuse Apple d'abus de position dominante sur le marché du streaming musical, après une plainte de Spotify
La plateforme suédoise estime que la commission prélevée par Apple sur chaque abonnement via l'App Store crée les conditions d'une concurrence déloyale avec son propre service, Apple Music.
L'Union européenne a dénoncé vendredi 30 avril "un abus de position dominante" d'Apple sur le marché de la musique en ligne, à la suite d'une plainte de Spotify. La plateforme suédoise de streaming estime que l'entreprise américaine utilise sa boutique d'applications App Store de manière déloyale pour promouvoir sa propre application Apple Music.
Dans un acte d'accusation rendu public vendredi, la Commission européenne juge que le groupe à la pomme a "faussé la concurrence" pour évincer ses rivaux.
L'exécutif européen dénonce notamment l'obligation imposée aux développeurs d'applications de musique en ligne de recourir au système de paiement d'Apple pour que leurs services soient accessibles dans l'App Store.
"En fixant des règles strictes sur l'App Store qui désavantagent les services concurrents de musique en ligne, Apple prive ses utilisateurs d'alternatives moins onéreuses et fausse la concurrence", souligne la commissaire européenne à la Concurrence, Margrethe Vestager.
Apple se défend
Dans sa plainte déposée en 2019, Spotify reproche à Apple d'imposer un droit de 30% aux services de musique en ligne qui vendent leur abonnement via sa boutique, ce qui constitue, selon la société suédoise, une violation des règles de concurrence loyale.
Apple s'est vigoureusement défendu vendredi, rappelant que son App Store, en raison d'un grand nombre d'utilisateurs, avait aidé Spotify à devenir le plus grand service de streaming musical en Europe.
"Spotify veut tous les avantages de l'App Store, mais ne pense pas qu'il doive payer quoi que ce soit pour ça", réagit l'entreprise dans un communiqué, jugeant les arguments de l'UE "contraires à une concurrence équitable".
Apple aura l'occasion de proposer des réponses aux reproches formulés, avant que l'UE ne rende un verdict final, pouvant aller jusqu'à des amendes ou à l'obligation de changer certaines de ses règles.
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