5G : les ONG environnementales dénoncent un renoncement d'Emmanuel Macron sur la Convention climat
Les 150 citoyens participant à la Convention climat avaient proposé d'"accompagner l'évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux", demandant "un moratoire sur la mise en place de la 5G en attendant les résultats de l'évaluation de la 5G sur la santé et le climat".
Les ONG environnementales réagissent à leur tour aux propos d'Emmanuel Macron sur la 5G. Elles ont fustigé, mardi 15 septembre, les propos du chef de l'Etat renvoyant les interrogations sur la 5G aux "Amish", tout en rappelant que la Convention citoyenne sur le climat voulue par le président français avait proposé un moratoire sur le déploiement de cette technologie.
"Oui, la France va prendre le tournant de la 5G", avait lancé lundi Emmanuel Macron devant des entreprises du numérique, en ironisant sur ceux qui préfèreraient "le modèle Amish" et le "retour à la lampe à huile", au lendemain de la demande de moratoire de 70 élus de gauche et écologistes.
"Le moratoire sur la #5G n'émane pas des Amish (qu'on les laisse tranquilles), mais des Française-es tirées au sort pour la Convention citoyenne pour le #climat que Macron a lui-même mise en place. Mais apparemment, il n'y croyait pas non plus", a ainsi tweeté Clément Sénéchal, porte-parole de Greenpeace.
Le moratoire sur la #5G n'émane pas des Amish (qu'on les laisse tranquilles), mais des Française-es tirées au sort pour la Convention citoyenne pour le #climat que Macron a lui-même mise en place.
— Clément Sénéchal (@ClemSenechal) September 15, 2020
Mais apparemment, il n'y croyait pas non plus. https://t.co/qKaJrWT6bx
"Ce débat est celui du monde de demain. La technologie n'est pas en soi bonne ou mauvaise. Elle doit être interrogée, tout comme (le fait de) choisir où affecter prioritairement les investissements. Ça évite de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant 'Innovation innovation innovation'" a de son côté réagi Cécile Duflot, ancienne ministre, aujourd'hui directrice générale d'Oxfam France.
Ce débat est celui du monde de demain. La technologie n’est pas en soi bonne ou mauvaise. Elle doit être interrogée tout comme choisir où affecter prioritairement les investissements.
— Cécile Duflot (@CecileDuflot) September 15, 2020
Ca évite de sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « innovation innovation innovation » https://t.co/nVEidLb58c
"Le président de la République tombe le masque. Emmanuel Macron vient de lancer la saison 2 de 'l'environnement, ça commence à bien faire', mauvais remake d'une série déjà indigeste", dénoncent à leur tour Agir pour l'environnement et Priartem-Electrosensibles de France dans un communiqué. Ces derniers exigent "un véritable débat public".
"Et hop, une proposition de plus de la Convention citoyenne pour le climat repoussée par l'exécutif", a tweeté enfin Raphaël Pradeau, porte-parole d'Attac. "Avec caricature en plus : un moratoire sur la 5G en attendant d'en mesurer les effets, ce n'est pourtant pas adopter 'le modèle Amish' ni revenir à la bougie..."
Et hop, une proposition de plus de la convention citoyenne pour le climat repoussée par l'exécutif.
— Raphael Pradeau (@raphpradeau) September 15, 2020
Avec caricature en plus : un moratoire sur la 5G en attendant d'en mesurer les effets, ce n'est pourtant pas adopter "le modèle Amish" ni revenir à la bougie...
Cc @les150ccc https://t.co/fnVQ8teBPY
En réaction aux propos du chef de l'Etat, l'association Les Amis de la Terre a modifié son nom sur Twitter, se rebaptisant "Les Amish de la Terre".
Un moratoire dans l'attente de résultats
En recevant fin juin, à l'Elysée, les 150 membres de la Convention citoyenne sur le climat, Emmanuel Macron avait indiqué qu'il retenait l'ensemble de leurs 149 propositions à l'exception de trois d'entre elles, sans citer la 5G.
Les citoyens tirés au sort proposaient notamment d'"accompagner l'évolution du numérique pour réduire ses impacts environnementaux" et demandaient "un moratoire sur la mise en place de la 5G en attendant les résultats de l'évaluation de la 5G sur la santé et le climat".
L'Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) doit rendre un rapport sur ce sujet en 2021. La secrétaire d'Etat à l'Economie, Agnès Pannier-Runacher, avait toutefois annoncé quelques jours plus tard que les enchères pour attribuer les premières fréquences, prévues en septembre, seraient bien lancées. Une manière de fermer ainsi la porte à cette demande de moratoire.
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