: Témoignages "Des 'love'", "juste pour la nuit" ou "booster son ego"... Qu'attendent les moins de 30 ans lorsqu'ils utilisent des applications de rencontre ?
"Alex, 28 ans, curieux et entreprenant". Voilà ce qu'on peut lire par exemple dans les "bio" des utilisateurs d'applications de rencontre. Elles sont le troisième lieu de rencontre amoureuse chez les moins de 30 ans, après le travail et les lieux publics, selon une étude de l'Institut national d'études démographiques, publié ce mercredi 19 juin.
Nabil est un habitué des applications sur son téléphone, toujours à la main. Tinder, Grindr, Bumble, peu importe : ça facilite les premiers contacts avec les inconnus. "Il y a des gens avec qui je suis sorti quelques mois et puis les choses ont fait qu'on n'a pas continué ensemble. Mais ce n'est pas tant l'application de rencontres ou le fait de s'être rencontré à la fac, au lycée ou ailleurs qui a joué sur la relation", explique le jeune homme.
Pour Alexia, c'était plutôt une expérience à tenter. À 24 ans, elle voulait se remettre d'une rupture amoureuse en faisant de nouvelles rencontres, moins sérieuses. "Juste pour la nuit", confie celle qui a aujourd'hui 27 ans. "Je me suis rendu compte que c'était plutôt facile. J'ai fait ça pendant quatre ou cinq mois, puis j'ai arrêté", continue-t-elle.
"De toute manière, je ne me voyais pas rencontrer quelqu'un sur une appli de rencontre pour que ça soit sérieux"
Alexiaà franceinfo
Même si ce n'est pas le lieu privilégié pour trouver un partenaire, ces applications restent très utilisées : 9% de plus en 2023 qu'en 2022, selon une étude Médiamétrie. Mais beaucoup l'utilisent pour des raisons différentes, notamment pour se faire des amis.
"J'ai installé l'application OkCupid parce que j'arrivais dans une nouvelle ville et je cherchais des potes. Sur l'application, tu peux indiquer sur le profil si tu cherches plutôt des 'love', plutôt des coups d'un soir, plutôt des amis", explique Isé. Elle ajoute : "J'utilise pas mal aussi les applications de rencontre pour booster mon ego, je vois que je peux plaire, mais en fait, je ne parle jamais aux gens."
"Des codes acquis avec le temps"
Catherine Demongeot, thérapeute de couple, a également remarqué cette diversité d'utilisations des applications de rencontres. "Les gens arrivent à être plus clairs avec ce qu'ils veulent. Maintenant que ça fait des années qu'on utilise ces applications, je pense qu'il y a aussi des codes et des comportements conditionnés qu'on a acquis avec le temps", explique la thérapeute.
"On dit peut-être plus facilement non, on dit peut-être plus facilement ce que l'on veut"
Catherine Demongeotà franceinfo
"On peut très bien dire sur Tinder à quelqu'un : 'En fait, je ne suis pas là ni pour le sexe, ni pour l'amour. Je suis là parce que j'ai envie de rencontrer quelqu'un, d'aller boire des coups avec quelqu'un de sympa et ça s'arrêtera là'." conclut-elle.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.