L'ancien PDG d'Elf, Loïk Le Floch-Prigent, extradé vers le Togo
Arrêté hier matin à Abidjian (Côte d'Ivoire), il a été extradé vers le Togo qui l'accuse d'être impliqué dans une affaire d'escroquerie.
JUSTICE - L'ancien patron du groupe pétrolier français Elf, Loïk Le Floch-Prigent, 69 ans, a été arrêté samedi 15 septembre à Abidjan (Côte d'Ivoire). La justice ivoire a exécuté un mandat d'arrêt international délivré par la justice togolaise dans une affaire d'escroquerie.
"Loïk Le Floch-Prigent a été entendu en qualité de témoin à Abidjan dans une affaire togolaise, à laquelle il se sent parfaitement étranger et qui, ces derniers jours, a pris au Togo un caractère éminemment politique parce que d'autres personnes sont impliquées", explique son avocat français, Me Patrick Klugman.
Ce dernier a protesté, dimanche 16 septembre: il s'agit "d'un enlèvement et en aucun cas d'une extradition car mon client a été arrêté et remis aux autorités togolaises sans l'intervention d'aucune autorité judiciaire". Et de préciser : "Nous pensons qu'il se trouve l'otage d'enjeux internes au Togo qui le dépassent largement." Selon lui, l'ex-PDG d'Elf, condamné à plusieurs reprises en France pour abus de biens sociaux et malversations financières, travaillait ces derniers temps comme "consultant dans les affaires pétrolières".
Des inquiétudes sur son état de santé
Selon Radio France Internationale (RFI), l'ancien PDG du groupe Elf a ensuite été extradé vers le Togo, où il a été transféré dans les locaux de la police nationale.
Son avocat s'est dit "très inquiet" concernant l'état de santé de l'ex-patron d'Efl, 69 ans :"Il doit subir une intervention médicale importante à Paris la semaine prochaine, prévue de longue date." "Nous pensons que la seule issue de ce dossier, c'est que M. Le Floch-Prigent puisse rentrer (en France) aussi vite que possible pour être soigné", a-t-il ajouté.
Une affaire "d'escroquerie à la nigériane"
L'arrestation de l'ancien PDG du groupe pétrolier Elf serait liée à celle, début septembre, de Pascal Bodjona, ancien ministre togolais de l'administration territoriale. Ce dernier est cité dans une affaire d'escroquerie internationale portant sur près de 36,5 millions d'euros.
Un homme d'affaire émirati accuse un entrepreneur togolais, dont Loïk Le Floch-Prigent aurait été le bras droit, d'avoir organisé un réseau pour lui soutirer les 36 millions d'euros. Les membres de ce réseau lui auraient fait croire qu'ils avaient une fortune de feu le président ivoirien Robert Gueï, estimée à 275 millions de dollars, bloquée sur un compte en banque au Togo. Un sytème qui rappelle celui des arnaques "à la nigériane" qui circulent sur Internet.
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