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L'élection présidentielle américaine, mode d'emploi

Francetv info vous dit tout ce qu'il faut savoir pour suivre la campagne américaine jusqu'à l'élection générale du 6 novembre.

Article rédigé par franceinfo
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Des partisans du candidat républicain Mitt Romney saluent leur champion le 20 août 2012 à Potomac, dans le Maryland. (CHIP SOMODEVILLA / GETTY IMAGES NORTH AMERICA)

PRESIDENTIELLE AMERICAINE – Quatre ans après l'arrivée historique de Barack Obama à la Maison Blanche, les Américains retournent aux urnes le 6 novembre choisir leur futur président et renouveler leur Congrès. Francetv info vous explique ce qu'il faut savoir pour suivre une élection qui s'annonce animée.

Retrouvez ici les résultats de l'élection avec notre carte interactive.

Qui sont les candidats ?

Pour l'élection présidentielle, les Américains parlent de "tickets" pour désigner les candidatures : les électeurs votent pour un tandem constitué d'un candidat à la présidence, épaulé par le candidat à la vice-présidence.

Dans le camp démocrate, Barack Obama, président en exercice, se représente pour un deuxième mandat à la Maison Blanche aux côtés du vice-président Joe Biden. Face à lui, Mitt Romney est le candidat du Parti républicain, accompagné de Paul Ryan pour la vice-présidence.

Outre Obama et Romney, d’autres candidats participent à la course, catégorie poids légers : l’écologiste Jill Stein du Green Party, qui a tenté de populariser son message à l’occasion du passage de l’ouragan Sandy, n’est guère créditée que de 1% des intentions de vote, selon un sondage Gallup réalisé début septembre. Le candidat Libertarien, Gary Johnson, ou encore Virgil Goode, candidat du parti de la Constitution, ne rassemblent guère plus. En fait, "chaque Etat possède son conseil des élections, qui valide les candidatures à l’élection présidentielle, et le nombre de candidats varie donc d’un Etat à l’autre", indique Slate.fr.  

Si aucun de ces petits candidats n’a de chance réelle de s’installer à la Maison Blanche, "quelques voix perdues par Obama ou Romney dans un Etat au profit d'un 'petit' candidat peuvent leur faire perdre tous ses grands électeurs", poursuit Slate.fr, qui rappelle le nom  donné à ses challengers accusés de "gâcher" la compétition d'un des deux grands : "candidat spoiler".  

Pour qui les Américains votent-ils ?  

Les Américains se choisissent un président, mais pas seulement. Ils élisent un "ticket" : soit un tandem constitué d'un candidat à la présidence, épaulé par le candidat à la vice-présidence.

Le même jour, les Américains votent également pour élire les membres de la Chambre des représentants (dont le nombre est proportionnel à la population de chaque Etat), renouveler environ un tiers des sièges de sénateurs (deux par Etat concerné, voir à ce sujet l'infographie du New York Times - en anglais - sur les sièges en lice) et, pour une dizaine d'Etats, choisir leur gouverneur.

Dans le cas rarissime d'une égalité (269 voix pour chacun des deux candidats), c'est la Chambre des représentants nouvellement élue qui désignerait le président (avec une voix par Etat), tandis que les sénateurs éliraient le vice-président. 

Enfin, de nombreux scrutins locaux se tiennent également à cette occasion : procureurs, juges, députés et sénateurs pour les Chambres de chaque Etat… Résultats : au lieu de glisser un simple bulletin de vote dans une enveloppe comme c'est le cas en France, les électeurs se retrouvent parfois face à des documents dignes de déclarations d'impôts, note un blog du Monde diplomatique.fr. 

Comment se déroule l'élection ?

Le président américain est élu au suffrage universel indirect : lors de l'"Election day", cette année le 6 novembre, les citoyens élisent en réalité un collège électoral constitué de 538 membres, les grands électeurs. A chaque Etat correspond un nombre de grands électeurs égal à la somme de ses représentants et de ses sénateurs, et qui dépend donc de son poids démographique.

De plus, dans la quasi-totalité des Etats, le "ticket" ayant obtenu le plus de voix remporte la totalité des grands électeurs de l'Etat, affiliés à l'un ou l'autre des deux camps. Il en faut 270 pour remporter l'élection. C'est ce qui explique qu'un candidat puisse obtenir plus de voix à l'échelle nationale, mais perdre l'élection. Dans seulement deux Etats - Le Maine et le Nebraska - les grands électeurs sont répartis à la proportionnelle. 

Même si rien n'oblige les grands électeurs à respecter le vote populaire, ces derniers, le plus souvent des élus locaux, votent conformément à la consigne émanant des urnes – sauf cas très exceptionnels et sans grande conséquences sur le résultat de quelques "Faithless voters", des grands électeurs "traîtres". Ils procèdent le premier lundi qui suit le deuxième mercredi de décembre, soit, cette année, le 17 décembre.

Quels sont les Etats décisifs ?

La particularité du système américain donne aussi un poids beaucoup plus important aux Etats les plus disputés, susceptibles de faire basculer l'élection en attribuant à l'un ou à l'autre des deux camps tous leurs grands électeurs. Ce sont les fameux swing States.

La Floride et l'Ohio en font traditionnellement partie, mais des Etats comme la Virginie, la Pennsylvanie, la Caroline du Nord, le Colorado, l'Iowa ou encore le Wisconsin sont également très indécis. Les swing states, – en gris sur notre infographie – ont donc fait l'objet de toutes les attentions des candidats, tandis que les Etats considérés "acquis" à l'un ou l'autre des partis, ont bénéficié de moins d'attention. 

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