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L'épidémie de Choléra en Haïti est bien partie du camp des Casques bleus népalais de la Mission de l'Onu

C'est ce qu'indique un rapport remis au ministère français des Affaires étrangères et réalisé par le professeur français Renaud Piarroux, épidémiologiste envoyé en mission en Haïti par la France à la demande du ministère haïtien de la Santé.Selon le rapport, "le foyer infectieux est parti du camp des Népalais" situé à Mirebalais, au centre du pays.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
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Une victime du choléra à Port-au-Prince, 27 novembre 2010. (AFP - Hector Retamal)

C'est ce qu'indique un rapport remis au ministère français des Affaires étrangères et réalisé par le professeur français Renaud Piarroux, épidémiologiste envoyé en mission en Haïti par la France à la demande du ministère haïtien de la Santé.

Selon le rapport, "le foyer infectieux est parti du camp des Népalais" situé à Mirebalais, au centre du pays.

"Le point de départ est localisé très précisément", a dit une source proche du dossier. "Il n'y pas d'autre explication possible que ça sur le développement de l'épidémie dans un contexte où il n'y avait pas de choléra dans le pays, et compte tenu de l'intensité, de la vitesse de propagation et de la concentration de vibrion (bacille, NDLR) dans le delta de l'Artibonite (fleuve situé près de Mirebalais)", a-t-elle ajouté.

"L'explication la plus logique, c'est l'introduction massive de matière fécale dans le fleuve de l'Artibonite en une seule fois", a poursuivi cette source. "Le seul élément manquant c'est l'établissement formel à partir d'analyses et de prélèvements de la présence du vibrion chez les Népalais", a-t-elle poursuivi.

Le Quai d'Orsay a "transmis ce rapport aux Nations unies qui ont ouvert une enquête", a indiqué à l'AFP un porte-parole.

La Minustah dément ces accusations
A la mi-novembre, des émeutes ont éclaté dans deux villes haïtiennes, mettant en cause la responsabilité des casques bleus de l'Onu dans l'épidémie de choléra. Des casques bleus népalais ont été la cible de jets de pierre lors d'une manifestation de 400 personnes à Hinche.

La Mission de stabilisation de l'ONU en Haïti (Minustah) a déjà démenti à plusieurs reprises de telles accusations.

L'épidémie de choléra a déjà fait plus de 2.000 morts
L'épidémie de choléra a fait plus de 2.071 morts en Haïti depuis son apparition à la mi-octobre et plus de 90.000 cas ont été enregistrés, selon un nouveau bilan communiqué lundi par le ministère haïtien de la Santé.

En outre, plus d'une douzaine de personnes sont mortes après avoir été lynchées en Haïti, accusée d'avoir importé le choléra, considéré par beaucoup comme une maladie surnaturelle liée à la sorcellerie.

Le premier tour des élections présidentielles s'est déroulé le 28 novembre en Haïti, pays ultra pauvre dévasté par un séisme en janvier 2010 qui a fait 250.000 morts. Les résultats de ce premier tour sont attendus fébrilement. Un second tour doit avoir lieu en principe le 16 janvier.

Le choléra, une maladie hautement contagieuse
Le choléra est une maladie hautement contagieuse, qui peut tuer en quelques heures, dont la propagation est favorisée par les défaillances des réseaux sanitaires et l'absence d'hygiène et de soins.

Après une incubation de quelques jours, la maladie débute par de violentes diarrhées vidant littéralement l'organisme de son eau. En l'absence de réhydratation immédiate, cette déperdition de liquides est souvent mortelle.

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