L'Irlande du Nord secouée par une quatrième nuit de violences
Les heurts ont commencé après la décision de la ville de Belfast de ne plus faire flotter en permanence le drapeau du Royaume-Uni sur la mairie.
Des briques, des bouteilles, des fumigènes et divers projectiles ont été lancés en direction des forces de l'ordre à Belfast (Royaume-Uni), dimanche 6 janvier dans la soirée. Ces troubles se sont déroulés quelques heures après l'ouverture de discussions entre représentants politiques et religieux pour mettre fin à la récente flambée de violence dans la ville, qui s'est déjà soldée depuis jeudi par 70 arrestations et une cinquantaine de blessés parmi les forces de l'ordre.
Pourquoi ces tensions ?
Les heurts ont commencé après la décision, le 3 décembre, du conseil municipal de Belfast, capitale de la province britannique d'Irlande du Nord, de ne plus faire flotter en permanence le drapeau de l'Union Jack (le drapeau du Royaume-Uni) sur la mairie. Cette décision controversée a entraîné depuis des violences répétées de la part de protestants loyalistes, partisans du maintien de l'Irlande du Nord dans le Royaume-Uni. Selon un bilan fourni dimanche par la police, 52 policiers ont été blessés depuis le début de ces heurts. Soixante-dix personnes ont été interpellées et 47 inculpées. Samedi soir, après une manifestation, une centaine de personnes avaient à nouveau lancé des projectiles en direction des policiers. Certains ont rapporté que des coups de feu avaient été tirés dans leur direction. Les policiers ont fait usage de canons à eau pour disperser les manifestants.
L'Ulster a connu trente ans de violences intercommunautaires entre protestants unionistes et républicains catholiques, partisans d'une unification avec la République d'Irlande, qui ont fait 3 500 morts.Depuis l'accord de paix de 1998, des incidents sporadiques se produisent encore dans la province.
Des manifestants désorganisés
"Soyez bien persuadés que nous aurons des ressources suffisantes, aussi longtemps qu'il le faudra, si ces désordres se reproduisent", a averti le chef de la police nord-irlandaise. Le responsable du syndicat la Fédération de la police a estimé pour sa part que les coups de feu montrent "clairement que les groupes paramilitaires ont noyauté ces manifestations".
Des représentants religieux et de plusieurs partis se sont réunis dimanche dans une église de Belfast pour tenter de mettre fin à ces violences. "Nous avons besoin de calme et de réflexion. Nous avons besoin que les gens qui gardent la tête froide réfléchissent ensemble", a déclaré Robin Newton, du Parti unioniste démocrate. "Nous devons trouver une issue, mais comment, je ne sais pas", a-t-il ajouté, notant l'absence de revendications claires des manifestants. Michael Copeland, député du Parti unioniste d'Ulster, s'est montré pessimiste, en l'absence de leader déclaré parmi les manifestants : "Il n'y a, semble-t-il, aucune personne à laquelle nous puissions nous adresser", a-t-il déploré.
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