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La banque HSBC a-t-elle laissé filer de l'argent sale ?

Un rapport parlementaire américain accuse la banque britannique de "graves carences" dans la lutte contre le blanchiment d'argent.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Le Sénat américain accuse la filiale américaine de HSBC, HBUS, de "graves carences" dans sa lutte contre le blanchiment d'argent. (LUKE MACGREGOR / REUTERS)

La banque britannique HSBC dans le viseur des Etats-Unis. Un rapport du Sénat américain, publié par l'AFP lundi 16 juillet, accuse l'établissement d'avoir fait prendre des risques au système financier en l'exposant à de possibles activités de blanchiment d'argent lié au trafic de drogue ou au financement du terrorisme.

Ce rapport d'une commission d'enquête liée à la Sécurité intérieure souligne de "graves carences" dans le système anti-blanchiment de la filiale américaine de HSBC, nommée HBUS, qui ne parvient pas, selon les parlementaires, à surveiller de façon efficace les activités suspectes. HBUS possède 470 agences aux Etats-Unis et fournit des services à environ 1 200 autres banques, dont 80 filiales.

Cartels mexicains, terrorisme, mafia russe

Ainsi, selon les parlementaires, la banque a réalisé 16 milliards de dollars de transactions secrètes avec l'Iran sur une période de six ans. Elle a également exposé le système financier américain a de possibles opérations de blanchiment de l'argent de la drogue des cartels mexicains. La filiale mexicaine a ainsi transféré un montant de 7 milliards de dollars (5,7 milliards d'euros) vers HBUS entre 2007 et 2008. HBUS a également entretenu des relations financières avec des établissements bancaires soupçonnés de liens avec des organisations terroristes présumées. Le rapport de 330 pages cite à cet égard la banque saoudienne Al Rajhi Bank.

Le document précise aussi que le géant bancaire britannique a aidé à écouler un montant de 290 millions de dollars (235 millions d'euros) en chèques de voyage émis par une banque japonaise au bénéfice de ressortissants russes qui prétendaient travailler dans les voitures d'occasion.

HSBC reconnaît des "erreurs"

"A l'ère du terrorisme international, de la violence liée à la drogue dans nos rues et à nos frontières, du crime organisé, faire cesser les flux d'argent qui soutiennent ces horreurs est une priorité pour la sécurité nationale", écrit dans un communiqué le sénateur démocrate Carl Levin, qui préside la commission. Le rapport sera présenté mardi 17 juillet à des responsables de HSBC au cours d'une audition devant la commission au Sénat. 

"HSBC agit en conformité avec la loi, partout où elle est présente", s'est défendu la banque, qui reconnaît toutefois "n'avoir pas réussi par le passé à proposer les normes auxquelles peuvent s'attendre les régulateurs et les clients. Nous allons présenter nos excuses, reconnaître ces erreurs, répondre de nos actes et nous engager à corriger ce qui n'a pas fonctionné", poursuit la banque, qui s'engage à mettre en place toute une série de mesures de contrôle.

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