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La Grèce aurait embauché des fonctionnaires, violant les accords avec l'UE et le FMI

Selon l'hebdomadaire "To Vima", l'Etat grec aurait embauché 82 000 personnes en 2010-2011, alors qu'il s'était engagé à réduire le nombre de fonctionnaires en échange d'un plan de soutien européen.

Article rédigé par franceinfo
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Les révélations de l'hebdomadaire "To Vima" interviennent alors qu'une mission de la Troïka est attendue lundi, à Athènes. (ON)

La Grèce aurait violé son accord avec l'Union européenne (UE) et le Fonds monétaire international (FMI) : cette information choc était à la une de l'hebdomadaire To Vima, dimanche 24 juin. Selon ce magazine de centre-gauche, l'Etat grec aurait embauché 70 000  fonctionnaires en 2010-2011, et 12 000 personnes dans les collectivités locales.

• Que dit "To Vima" ?

"Pendant que le gouvernement passait des lois réduisant le nombre de fonctionnaires, il en faisait rentrer par la fenêtre", explique une source anonyme à l'hebdomadaire. Un proche de l'ancien Premier ministre s'exprime également, sous couvert d'anonymat : "Georges Papandréou le premier donnait le mauvais exemple. Il avait, à lui seul, 120 conseillers ! Et ses 45 ministres n'arrêtaient pas d'embaucher du personnel pour des raisons politiques. Il fallait apaiser les tensions sociales en offrant des postes à ceux que l'on appelait 'les enfants du Parti socialiste'. Une tradition lancée par son propre père dans les années 1980."

Ces informations, si elles étaient avérées, auraient un impact très négatif sur l'image de la Grèce. En effet, Athènes s'était engagée à une réduction drastique du nombre de fonctionnaires en échange d'une aide financière massive de l'Union européenne et du FMI. En deux ans, cet apport financier a représenté 347 milliards d'euros : deux prêts de 110 et 130 milliards, et un effacement de dette de 107 milliards. L'équivalent d'une fois et demi le PIB de la Grèce, et de 31 000 euros par habitant. 

• D'où viennent ces informations ?

Le magazine To Vima cite un premier rapport interne de la mission permanente de la Troïka (UE, BCE et FMI), ainsi qu'un deuxième établi par l'ex-ministre des Finances, George Zannias.

Mais ce lundi 25 juin, au lendemain de la publication, le porte-parole de la Commission européenne pour les affaires économiques et monétaires, Amadeu Altafaj Tardio, dément. Lors d'une conférence de presse à Bruxelles, il assure que la Troïka n'a rendu aucun rapport sur ce point. "Pas de ça chez nous" affirme t-il. De son côté, le nouveau gouvernement grec, qui a prêté serment il y a à peine quatre jours, dément lui aussi en bloc.

• Vers une renégociation du plan d'aide ?

Ces révélations arrivent alors qu'une mission de la Troïka est attendue lundi 25 juin à Athènes. Le nouveau Premier ministre, Antonis Samaras, souhaiterait obtenir une renégociation du plan d'aide, et plus exactement un allègement des mesures d'austérité qui lui sont associées. Il entend notamment demander un gel des licenciements dans le secteur public. Mais les révélations de To Vima, même si elles ne sont pas encore officiellement prouvées, vont rendre les négociations plus difficiles.

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