Face à la colère des Egyptiens, l'armée lâche du lest
Après quatre jours d'affrontements, le maréchal Tantaoui, à la tête du Conseil suprême des forces armées, s'est engagé à un transfert du pouvoir aux civils. Mais cela n'a pas calmé les manifestants.
Pas sûr que l'annonce d'un transfert du pouvoir aux civils suffise à calmer les violences qui ont déjà fait 30 morts en Egypte, selon un dernier bilan du ministère de la Santé. Malgré le discours télévisé du maréchal Tantaoui, chef du Conseil suprême des forces armées au pouvoir en Egypte, les manifestations ont continué, mardi 22 novembre au soir.
Plus tôt dans la soirée, Mohamed Hussein Tantaoui a pourtant voulu calmer la colère de la rue et apaiser les inquiétudes de la communauté internationale en annonçant une série de décisions politiques.
• La démission du gouvernement est acceptée
Présentée lundi 21 novembre en raison du regain de tension dans le pays, la démission du gouvernement provisoire a finalement été acceptée par l'armée le lendemain. La veille, elle avait d'abord été rejetée par le Conseil suprême des forces armées.
Pour remplacer le Premier ministre, Essam Charaf, les militaires auraient évoqué le nom de Mohamed El-Baradei, l'ancien responsable de l'Agence internationale de l'énergie atomique, comme l'explique Le Parisien.
• Une élection présidentielle avant fin juin 2012
Le maréchal Tantaoui a avancé la date du scrutin, auparavant prévu fin 2012, voire en 2013. Il tente ainsi de désamorcer les craintes des opposants, inquiets de la volonté de l'armée de prolonger la transition vers la démocratie. Ces derniers mois, l'armée s'était déjà engagée à remettre le pouvoir aux civils une fois le nouveau président élu.
• Un référendum si le peuple le souhaite
Selon Tantaoui, l'armée est aussi prête à quitter "immédiatement" le pouvoir si le peuple le demande, par le biais d'un référendum. "L'armée ne veut pas le pouvoir et met les intérêts du peuple au-delà de toute considération", a-t-il affirmé.
• Pas de report des législatives
Les troubles laissaient craindre un report des élections législatives, les premières depuis la chute d'Hosni Moubarak en février. Tantaoui a confirmé qu'elles débuteraient bien à la date prévue, le 28 novembre. Un symbole fort auquel tiennent les Egyptiens, malgré la difficulté du scrutin, détaillée dans un article du Monde.
Mais place Tahrir, au Caire, ces annonces n'ont pas calmé les manifestants, qui ont appelé au départ du maréchal Tantaoui.
A Alexandrie, deuxième grande ville du pays, la situation n'est pas plus apaisée, comme en témoigne cette vidéo.
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