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Pour ses proches, la porteuse d'implant mammaire était "vouée à la mort"

Une ancienne porteuse de prothèses mammaires défectueuses de la société Poly Implant Prothèse (PIP) est décédée lundi. Selon une association, le lymphome dont elle souffrait était lié à la rupture de ses prothèses en silicone.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 3min
La soeur et le frère d'Edwige Ligoneche, Lundi 24 novembre (FTVi / Isabelle Staes et Benoît Jourdan / France 2)

Mort d'Edwige : "Même les oncologues étaient perdus" ( Isabelle Staes, Benoît Jourdan / France 2)

Les prothèses mammaires de Poly Implant Prothèse (PIP) sont en passe de devenir le nouveau scandale sanitaire. Lundi 21 novembre, une ancienne porteuse de ces implants est morte d'un lymphome, une forme de cancer. L'association des Porteuses de prothèses PIP (PPP) incrimine les implants en silicone produits par la société varoise, mise en liquidation judiciaire et dont le patron est soupçonné de fraude.

"En dix mois, même pas, ça l'a emportée." Edwige  Ligoneche, 53 ans, est décédée lundi 21 novembre. Elle avait développé un lymphome à l’endroit même de son implant mammaire de marque PIP. Sa sœur et son frère n’entendent pas en rester là et racontent aux caméras de France 2 les souffrances qu'elle a dû endurer.

Des fuites de silicone

La direction de l'institut Paoli Calmettes à Marseille, le centre régional de lutte contre le cancer où est morte Edwige, prend davantage de distance. "Elle est décédée des suites de son lymphome, ce qui en soi, ne veut rien dire sur le lien avec la prothèse", précise-t-on, ajoutant : "Tout ce qu'on peut dire c'est qu'il y avait cet antécédent [de complication sur des prothèses mammaires]".

Le scandale a été révélé en mars 2010. On constate alors un taux de rupture anormal des implants, de l'ordre du double en terme de fréquence comparé aux autres fabricants. Les prothèses défectueuses sont retirées du marché. Au même moment, l'entreprise est mise en liquidation judiciaire.  

L'enquête révèle que le gel de silicone utilisé n'était pas destiné à un usage médical mais industriel. Conséquence : une gélification qui favorise les fuites à travers l'enveloppe de l'implant et la fragilise, parfois jusqu'à la rupture.

Trente mille femmes concernées en France

En France, 30 000 femmes seraient porteuses de prothèses PIP. Une grande partie de la production de la société, un temps troisième fabricant mondial, a aussi été exportée, notamment au Royaume-Uni et en Espagne. Quelque 1 400 plaintes ont été déposées auprès du procureur de la République de Marseille par des femmes porteuses de ces implants.

La présidente de l'association PPP et son médecin-expert, le DDominique-Michel Courtois, doivent être reçus le 14 décembre au ministère de la Santé "pour y exposer les faits et exiger des solutions adaptées".

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