Le Sénat se prépare au choc politique sur le droit de vote des étrangers
François Fillon est attendu en personne, jeudi à 15 heures au palais du Luxembourg. Il doit défendre le point de vue du gouvernement, opposé à cette mesure.
Débat houleux en perspective au Sénat : la proposition de loi donnant aux étrangers hors Union européenne le droit de vote aux municipales va être débattue jeudi 8 décembre dans l'hémicycle du palais du Luxembourg.
Cette mesure, portée par le PS, est farouchement combattue par la droite. Face à la probable démonstration de force, le nouveau président PS du Sénat Jean-Pierre Bel a décidé de présider la séance.
Autre fait notable : le Premier ministre François Fillon viendra, en personne, défendre le point de vue du gouvernement, à partir de 15 heures. Il sera accompagné du Garde des sceaux Michel Mercier et du ministre de l'Intérieur Claude Guéant, lequel déclare que le PS met en avant le droit de vote des étrangers "pour faire monter le Front national", jeudi matin sur France 2. Il estime également que le vote des étrangers va "ouvrir la voie au communautarisme".
De l'hémicycle à la rue
Mais la bataille symbolique va commencer dans la rue, devant le palais du Luxembourg. Dès 12h30, Marine Le Pen mènera, dans le 6e arrondissement de la capitale, une manifestation du Front national, profondément hostile à ce texte.
Une demi-heure après, la Ligue des droits de l'homme, la candidate d'Europe écologie-Les Verts à la présidentielle Eva Joly, des responsables du PS et du Front de gauche feront de même, à une centaine de mètres de là.
Le dernier mot pour l'Assemblée
"Nous voulons rendre leur dignité aux étrangers non communautaires qui vivent avec nous à travers le droit de vote. C'est une question de justice", a lancé le chef de file des sénateurs PS François Rebsamen. Il a accusé l'UMP de "draguer les voix du Front national".
Nicolas Sarkozy, favorable dans le passé à cette mesure, a lui reproché à la gauche de chercher à attirer "le vote communautaire". Claude Guéant a carrément mis en garde contre des risques de "tensions supplémentaires" entre Français et immigrés.
Toutefois, le texte n'a aucune chance d'être voté sous cette législature, en raison de l'opposition de l'Assemblée nationale, qui a le dernier mot.
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