Les océans auront bientôt leur Google Street View
Des scientifiques vont photographier, sous l'eau, la Grande barrière de corail australienne, en partenariat avec Google. But : mesurer les effets du réchauffement climatique.
Glisser sous l'eau, au milieu des poissons de la Grande barrière de corail australienne, en restant dans votre fauteuil. Un rêve devenu réalité grâce au projet des scientifiques qui vont photographier et cartographier le site naturel en partenariat avec Google, sur le modèle de l'application Street View, afin de mesurer les effets du réchauffement climatique.
Le projet de l'université du Queensland, baptisé Catlin Seaview Survey, utilisera des robots sous-marins et des appareils photos spécialement conçus pour observer des profondeurs jamais explorées, au large de la côte nord-est australienne.
Pas de "Google car", mais un "Google sous-marin"
Dès septembre, un appareil doté de quatre objectifs, qui peut se faufiler entre les coraux, photographiera vingt sites le long des 2 300 km de la barrière, en haute définition et à 360°.
Quelque 50 000 panoramas seront ensuite mis en ligne sur le site de photos Panoramio de Google et pourront aussi être visualisés via les sites de cartographie numériques Google Maps et Google Earth.
Les premiers clichés sont déjà disponibles. Ces images sous-marines, de bonne qualité, sont comparables à celles de Street View sur terre, une fonctionnalité de Google qui permet d'explorer les villes et les sites touristiques du monde entier.
L'expédition dispose aussi d'un canal dédié sur YouTube, où l'on peut suivre ses opérations en temps réel. Une première vidéo de présentation a été publiée le 21 février.
Mesurer l'impact du réchauffement climatique
La barrière de corail australienne est le plus grand récif corallien au monde, constitué de 3 000 systèmes récifaux et de centaines d'îles tropicales. Elle abrite au moins 1 500 espèces de poissons et une trentaine d'espèces de baleines, de dauphins et de marsouins.
Le premier objectif de ce projet est de répertorier les récifs afin de pouvoir établir des comparaisons dans quelques années, et mesurer ainsi l'impact du réchauffement climatique.
Les scientifiques espèrent aussi rassembler des données sur les profondeurs inaccessibles aux plongeurs, dont on sait peu de choses. L'équipe s'intéresse par exemple à la façon dont se reproduisent les récifs coralliens dans les grandes profondeurs (entre 30 et 100 mètres).
Sensibiliser le public à la préservation des espèces
Une autre équipe se concentrera sur "la mégafaune" de la barrière de corail et sur l'impact du réchauffement de l'océan sur les raies, les tortues ou les requins tigres.
Des essais réalisés fin 2011, pour tester les robots, avaient débouché sur la découverte de quatre nouvelles espèces de corail et une espèce d'hippocampe pygmée.
Les chercheurs espèrent que ce projet, qui offre la possibilité au plus grand nombre de voir de près la Grande barrière de corail, provoquera une prise de conscience.
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