Mali. La ville de Gao reprise par les soldats français et maliens
Après l'aéroport ce matin, les forces internationales ont repris le contrôle de Gao. En parallèle, les islamistes du Mujao ont annoncé être prêts à "négocier la libération" de leur otage français.
Après avoir repris trois localités dans le centre et l'ouest du Mali, les militaires français et maliens se sont lancés depuis vendredi 25 janvier dans la reconquête du Nord, occupé par les groupes islamistes depuis plus de neuf mois. Samedi 26, ils ont annoncé avoir repris l'aéroport, un pont, puis le contrôle de la ville de Gao, tandis que dans le même temps, une partie des islamistes s'est dit prêt à négocier la libération d'un otage français.
La progression vers le Nord du Mali
Après le contrôle de l'aéroport et d'un pont stratégique, les autorités françaises ont annoncé avoir repris Gao, un des bastion islamiste du Mouvement pour l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) situé à 1 200 km au nord-est de Bamako. Des "contingents africains, formés de militaires nigériens et tchadiens, arrivent sur zone pour prendre le relais des forces" françaises, a annoncé le ministère de la Défense. Il affirme que "dès ce (samedi) soir, Sadou Diallo, le maire de Gao réfugié à Bamako, a pu regagner sa ville, accompagné par le colonel Dako."
Un peu plus tôt, Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense soulignait que "les terroristes jihadistes qui ont affronté les armées malienne et française [avaient] vu nombre de leurs moyens mobiles et de leurs sites logistiques détruits".
Le Mujao veut "négocier" concernant l'otage français
Le même jour, le Mujao, le groupe islamiste installé à Gao, a annoncé dans la matinée qu'il était prêt à "négocier la libération" de Gilberto Rodriguez Leal, l'otage français qu'il détient depuis novembre 2012. Interrogé pour savoir si cette volonté affichée de négociation était liée à l'intervention militaire française, le porte-parole a simplement répondu: "Nous voulons négocier. Pour la guerre, entre musulmans, nous pouvons nous comprendre", sans autre précision.
Une déclaration qui peut être interprétée comme une ouverture pour des négociations avec Bamako, deux jours après l'annonce d'une scission au sein d'Ansar Dine, un autre des groupes islamistes du Nord du Mali. "On ne rentre pas dans les logiques de chantage, ce n'est pas du tout notre vision des choses [...] On ne peut pas céder au terrorisme, sinon on sait bien que c'est toujours lui qui gagne", a rétorqué Jean-Marc Ayrault lors d'une conférence de presse au cours d'un déplacement au Chili.
Quels sont les prochains objectifs ?
Selon différentes sources, la plus grande partie des combattants islamistes ont évacué Gao ces derniers jours, remontant vers l'extrême-nord-est du Mali pour échapper aux frappes aériennes françaises."Des avions français ont atterri à l'aéroport de Gao. Nous voulons rapidement maîtriser les huit quartiers de la ville et éviter des dégâts", a expliqué une source de la sécurité malienne. précisé. "Il n'y a pas de combat à proprement parler" dans la région de Gao, a précisé un porte-parole de l'état-major français, "mais sporadiquement, des opérations de harcèlement avec des éléments terroristes qui ouvrent le feu sur nos positions après s'être abrités dans des zones urbaines."
Dans le même temps, une colonne militaire progresse vers Léré, plus à l'ouest, avec pour objectif la ville-phare de l'islam en Afrique, Tombouctou, à 900 km au nord-est de Bamako. Les islamistes ont riposté en dynamitant vendredi 25 janvier un pont stratégique près de la frontière nigérienne, sur une des deux routes que pourraient emprunter les soldats tchadiens venus du Niger.
De plus, les chefs d'état-major ouest-africains se sont réunis samedi 26 en urgence à Abidjan (Côte d'Ivoire) pour accélérer l'arrivée de renforts régionaux alors que le Conseil de paix et de sécurité de l'Union africaine a décidé la veille d'augmenter les effectifs de la force africaine au Mali. Sur les 4000 hommes prévus, moins d'un millier sont arrivés au Mali. Dès le début d'après-midi, des troupes tchadiennes et nigériennes ont quitté le camp de Ouallam, au nord de Niamey (Niger), et se dirigeaient vers la frontière malienne située à une centaine de km au nord.
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