Mariage des homos : le torchon brûle entre la direction du FN et le journal "Minute"
Marine Le Pen et le vice-président du FN, Florian Philippot, s'en prennent violemment à l'hebdomadaire d'extrême droite, qui voit un lobby gay au sein du Front national.
Rien ne va plus entre la direction du Front national et le journal d'extrême droite Minute. La présidente du FN, Marine Le Pen, a qualifié l'hebdomadaire de "torchon" lundi 7 janvier, et son vice-président, Florian Philippot, l'a accusé de véhiculer "des analyses dignes des complotistes d'extrême droite de l'entre-deux-guerres" en évoquant l'existence d'un lobby gay au sein de sa formation.
Dans son édition du 2 janvier, Minute affirme qu'il existe au sein du Front national un lobby gay très actif dans l'équipe dirigeante, dénoncé par des militants de la base ainsi que par plusieurs cadres.
"Certains évoquent un problème gay, fondé sur l'existence d'une cour de cadres gays qui isolerait Marine Le Pen. Qu'en pensez-vous ?", demande Le Républicain lorrain à Florian Philippot dans son édition du mardi 8 janvier. "Ce sont des analyses dignes des complotistes d'extrême droite de l'entre-deux-guerres. Vous savez, pendant l'entre-deux-guerres, on ne disait pas gay, on disait juif, mais c'est du même niveau. Ce n'est pas étonnant que cela vienne du journal Minute. C'est le degré zéro de la politique", répond Florian Philippot.
"Ce journal est un torchon", juge Marine Le Pen
Lors du bureau politique du FN, lundi, Marine Le Pen a également pris la défense de Florian Philippot contre l'hebdomadaire Minute : "Ce journal est un torchon. C'est inadmissible", s'est-elle emportée, selon Le Point. Durant la campagne qui l'opposait à Bruno Gollnisch pour la succession de Jean-Marie Le Pen à la présidence du parti, Marine Le Pen avait accusé le journal d'avoir pris position en faveur de son concurrent, jugé plus radical qu'elle, comme le soulignait alors le blog Droite(s) extrême(s).
Dans une motion adoptée lundi, le bureau politique du parti d'extrême droite a appelé ses "élus, cadres, militants ou sympathisants" qui veulent défiler le 13 janvier contre le mariage gay "à retrouver sa délégation" à l'un des trois points de départ du cortège, Porte Maillot, à Paris. Marine Le Pen, elle, a décidé de ne pas y participer. Alors que Bruno Gollnisch juge que cette motion "ne laisse aucun doute et encourage les sympathisants à se rendre à la manifestation", Florian Philippot considère au contraire dans Le Républicain lorrain qu'elle "laisse la liberté totale" aux membres du FN "d'y aller ou pas". Des déclarations contradictoires qui illustrent une nouvelle fois tout l'embarras qui règne au Front national sur la question du mariage des homosexuels.
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