Bords du Loing, camping dans la Nièvre, centre de loisirs et zoo dans l'Allier... Notre tour de la France qui a chaud
Chacun sa façon de vivre l'épisode caniculaire. Franceinfo a traversé les départements particulièrement touchés par les fortes chaleurs.
Alors qu'une vague de chaleur, inédite pour cette période de l'année, s'abat sur une grande partie du pays depuis lundi 24 juin, franceinfo traverse la France de la canicule.
Lundi 24 juin, à Moret-sur-Loing (Seine-et-Marne)
La Seine-et-Marne a été l'un des premiers départements placés en alerte canicule. Il faisait 32°C dès dimanche dans le centre-bourg. Et plus il fait chaud, moins il y a de monde... sauf ces irréductibles : "C'est un jour comme les autres, j'ai vécu par 50°C au Maroc donc...", assure une passante. "Vous n'avez peut-être pas connu l'année 1976 ? J'étais étudiant à Paris et je faisais cuire des œufs sur le carrelage de ma chambre de bonne !", se souvient un autre. "On a eu l'équivalent l'été passé à Montréal, avec un mois carrément entre 33 et 35°C", ajoute un dernier, peu impressionné.
Les autres ont préféré l'un des quelques endroits de la ville où on respire : sur les bords du Loing. L'ambiance ressemble à celle des vacances à la sortie d’une des portes de la commune : "Je sais que c'est baignade interdite mais à partir du moment où on fait attention... je ne vois pas où est le problème. On dira qu'on n'a pas vu les panneaux !"
Et ceux qui n'étaient pas au bord du Loing étaient un peu plus haut, chez le glacier. Ce restaurateur, en revanche, a encore besoin d'adaptation : "On a eu la bonne idée de faire des pâtes carbonara à midi. Autant vous dire que ça n'a pas eu un très grand succès mais ça va venir... Il faut s'adapter, entre le mois de mai qu'on a eu à des températures comme ça."
Mardi 25 juin, à Decize (Nièvre)
34°C au thermomètre, même la Loire semble immobile, écrasée par la chaleur. Alors les familles s’organisent. Pour les petits, c'est le tiercé gagnant "eau, air et ombre" et pour les plus courageux, c'est mini-golf. "On a changé le programme qu'on avait initialement prévu, explique ce père de famille. Moins de route et beaucoup plus de natation, de piscine, de jets d'eau... On devait notamment faire du trampoline à Bourges en intérieur mais ça me paraît très compliqué."
Les enfants ont aussi retenu les bonnes pratiques : "À la maison on essaie de ne pas faire rentrer la chaleur, et c'est aussi pour ça qu'on met les ventilateurs", commence l'une des filles de la famille. "On s'habille en short, caleçon, maillot à manches courtes et casquette", complète son frère.
Le père de famille ne s’inquiète pas que pour ses enfants, il s'inquiète aussi pour ses conditions de travail, lui qui va devoir mettre une chemise, une cravate et une veste par 38°C. "Je suis photographe et j'ai un mariage prévu samedi, souffle-t-il. Je pense que ça ne va pas être simple et qu'il va falloir prévoir des pauses fraîcheur... Mais le plus important, c'est qu'ils se disent oui et que je réussisse mes photos !"
Au camping de Decize, Claude et Josette ont choisi l'emplacement 76 pour leur van aménagé et préparent "une salade froide jambon-pommes de terre et des fruits", avant "une partie de pêche". Ils suivent les prévisions météo à la télé : 40°C prévus l'après-midi, "mais j'aime bien la chaleur, alors ça ne me dérange pas", tempère Josette. "Malgré mes 83 printemps, ça va", ajoute Claude.
Mercredi 26 juin, à Moulins (Allier)
Au centre de loisirs des Mounines, à la sortie de Moulins, on s'adapte. Contrairement aux adultes, les enfants n’ont pas du tout l’air accablé par les 39°C de l'après-midi et ont toujours autant d’énergie. Il faut donc rappeler les fondamentaux : mettre sa casquette avant de sortir.
À l'intérieur, tous les volets de la salle du déjeuner restent fermés, les lumières sont éteintes. "Et des ventilateurs tournent en permanence, ajoute Jean-Michel Moreaun l'adjoint à l’éducation de la ville de Moulins. Dans le restaurant des maternelles, vous avez le même dispositif avec ventilateurs et brumisateurs pour rafraîchir au maximum." Le menu aussi est de saison : des crudités et beaucoup d'eau à boire.
Quant au programme des activités, il a également été ajusté. Il a fallu limiter les déplacements, parce que les bus du centre ne sont pas climatisés, et donc utiliser ceux de la ville, plus petits. Et avec ce bus, direction le bois tout proche, où il fait deux degrés de moins, pour un pique-nique à la fraîche.
Puis les enfants terminent la journée par les classiques batailles d’eau. Mais avec la température, ils seront rendus tout secs à leurs parents.
Jeudi 27 juin, à Saint-Pourçain-sur-Besbre (Allier)
Au Pal, le parc d'attraction et parc zoologique de Saint-Pourçain-sur-Besbre, il faut prendre soin des visiteurs… et des animaux. Avec 29°C au réveil et 39°C au plus fort de la journée, les brumisateurs installés au-dessus des files d’attente sont les bienvenus.
Mais même les tapirs sont amorphes. "Ces animaux sont forcément moins habitués à leur climat d'origine. Ils ont des prédispositions à mieux supporter ces températures, mais ils ne sont pas pour autant habitués", explique Nicolas Géli, le responsable animalier du parc.
Et dans l’ensemble, même ceux qui ne sont pas programmés pour ces températures avaient l'air de résister. Il faut dire que les panthères des neiges ou les pandas roux ont eu droit à des diffuseurs de brume, et avaient la possibilité de rester au frais dans leurs intérieurs. Le parc a également préféré annuler le spectacle des rapaces prévu samedi 29 juin à cause de la chaleur, puisqu'il doit encore faire 38°C.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.