Canicule : pourquoi mon département n'est pas en vigilance orange alors qu'il y fait aussi chaud qu’ailleurs ?
Avec les fortes chaleurs qui touchent le pays, les alertes de Météo-France sont essentielles pour informer la population quant à la situation météorologique à l'échelle départementale. Créées en octobre 2001, à la suite des violentes tempêtes Lothar et Martin de fin décembre 1999, ces vigilances météorologiques ne portaient initialement que sur cinq types d'événements : vent violent, fortes précipitations, orages, neige-verglas et avalanches.
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Après la canicule de 2003, qui a fait près de 15 000 morts en France, un nouveau paramètre a été ajouté au panel de Météo-France : l'alerte canicule. Samedi 19 août, 28 départements sont concernés par une vigilance canicule.
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Trois couleurs sont possibles sur les cartes publiées quotidiennement par l'organisme entre le 1er juin et le 15 septembre : jaune pour les pics de chaleur, orange pour les canicules, rouge pour les canicules extrêmes. Pourquoi tous les départements ne sont-ils pas logés à la même enseigne en cas de températures élevées ? Eléments de réponse.
Parce que les seuils varient selon le département
"Les critères tiennent compte de la sensibilité locale à la canicule, en se basant sur les événements passés, les conséquences observées et le niveau d'acclimatation du département", détaille le service de météorologie français à franceinfo. Ainsi, à conditions météo identiques dans deux départements (par exemple le Nord et les Bouches-du-Rhône), l'un peut être placé en vigilance orange et l'autre non.
Les seuils de déclenchement de l'alerte canicule varient d'un département à l'autre. Pour estimer le niveau de bascule, les prévisionnistes confrontent les prévisions météorologiques avec les référentiels établis par Santé publique France (SPF), appelés "indice biométéorologique", ou IBM.
Cet indice est constitué de deux valeurs : l'IBM minimum et maximum. "Les IBM (min/max) constituent la moyenne des températures (minimales et maximales) prévues par Météo-France pour les trois jours à venir (J, J+1, J+2)", explique Santé publique France sur son site. Le passage en alerte canicule est effectif lorsque ces deux valeurs moyennes atteignent ou dépassent au cours d'un même jour des seuils fixés, département par département, par SPF.
En Moselle, il faut que les prévisions moyennes sur trois jours soient supérieures à 34°C la journée et 19°C la nuit pour que l'alerte soit déclenchée, ces conditions étant cumulatives. A l'autre bout du pays, dans les Bouches-du-Rhône, département davantage habitué aux températures élevées, le seuil de déclenchement de l'alerte s'élève à 35°C la journée et 24°C la nuit. Dans la capitale, ce seuil diurne est de 31°C et le nocturne de 21°C. Ces seuils ne sont pas gravés dans le marbre et peuvent évoluer avec le temps.
Parce que d'autres facteurs conjoncturels sont pris en compte
En plus de cet indicateur technique, l'information est complétée par l'analyse de facteurs plus qualitatifs. Il peut s'agir d'éléments de contexte connus ou pressentis pouvant faire évoluer à la hausse ou à la baisse le niveau de l'indice biométéorologique. "Il s'agit notamment d'événements sportifs ou culturels en extérieur avec forte affluence attendue, des jours de grands départs en vacances, de l'état de charge du système de soins, ainsi que de la précocité, de la durée de l'épisode ou des conditions de vent par exemple", détaille Météo-France à franceinfo.
L'humidité de l'air est aussi particulièrement scrutée par Santé publique France et Météo-France, qui travaillent conjointement sur les alertes météorologiques. Lorsque la chaleur est sèche, l'organisme régule sa température grâce à la transpiration. À l'inverse, quand la chaleur est humide, l'air est déjà chargé en eau, l'organisme ne se régule plus aussi bien : la transpiration a alors du mal à s'évaporer, et la température interne augmente.
Les épisodes de fortes chaleurs peuvent être dangereux pour la santé, en particulier pour les personnes âgées, handicapées ou isolées, qui sont plus vulnérables. Afin de limiter les risques, pensez à boire de l'eau régulièrement, à éviter les sorties et les efforts physiques aux heures les plus chaudes de la journée, ainsi qu'à fermer les volets et les rideaux des fenêtres exposées au soleil. Si des symptômes inhabituels surviennent (crampes, fatigue soudaine, nausées, vomissements, maux de tête…), n'hésitez pas à contacter le 15. Pensez enfin à prendre des nouvelles de vos proches les plus fragiles durant ces fortes chaleurs.
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