Avec le changement climatique, les feux "zombies" pourraient devenir de plus en plus fréquents
Ces feux qui couvent dans les tourbières ont tendance à reprendre après des étés chauds, selon une étude parue mercredi dans "Nature".
Ils ont provoqué de gigantesques incendies dans l'Arctique en 2020. Les feux "zombies", qui couvent dans les tourbières, ont tendance à reprendre après des étés chauds, selon une étude parue mercredi 19 mai dans la revue Nature (article abonnés, en anglais).
Ces feux sont capables de brûler sous terre et sous une couche de neige pendant l'hiver et de ressurgir en été. Des chercheurs ont utilisé des données satellites pour retracer la saison des incendies en Alaska et dans le nord-ouest du Canada sur une période de 17 ans.
Il en ressort que des températures extrêmes l'été et une saison intense d'incendies permet à certains feux de pénétrer dans le sol des tourbières riche en carbone, qui les alimente pendant l'hiver.
"Environ 90% du carbone émis vient du sol"
"Quand les gens pensent aux feux de forêts, ils pensent à des arbres qui brûlent", souligne Sander Veraverbeke, de l'université libre d'Amsterdam et co-auteur de l'étude. "Mais dans ces zones du grand Nord, dans les forêts boréales, environ 90% du carbone émis vient du sol." La neige joue aussi un rôle d'isolant, poursuit-il.
Selon cette étude, ces feux "zombies" restent relativement rares et ont contribué à 0,8% des zones brûlées entre 2002 et 2018. Mais cela varie fortement en fonction des températures estivales, avec un chiffre qui a grimpé à 38% des zones brûlées une année.
Cela suggère que le phénomène pourrait s'aggraver avec le réchauffement climatique, selon les chercheurs. Les températures augmentent plus vite dans les régions polaires que dans d'autres zones du globe. L'Arctique dans son ensemble a connu sa deuxième année la plus chaude jamais mesurée en 2020, à 2,2° au-dessus de la moyenne 1981-2020.
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