: Vidéo Après les inondations en Belgique, 90 000 tonnes de gravats stockés sur une autoroute : "C’est toute la vie des gens"
Il y a tout juste deux mois, le 14 juillet, des pluies diluviennes s’abattaient sur la Belgique, provoquant des inondations et des coulées de boue. Ces intempéries ont fait 38 morts, des milliers de sinistrés, et ont laissé derrière elles des montagnes de débris à recycler.
Dans la province de Liège, la plus touchée par les violentes inondations du mois de juillet en Belgique, des centaines de milliers d’objets ont été provisoirement stockés sur une ancienne bretelle d’autoroute désaffectée, faute de place dans les déchèteries. Le site s’étale sur "presque 15 kilomètres", précise Nicolas, l'agent de sécurité qui surveille cette immense décharge à ciel ouvert.
Entassés sur trois à cinq mètres de hauteur, 90 000 tonnes de déchets sont déposées sur deux des trois voies de gauche. Cela fait réaliser l'ampleur de ces intempéries qui ont touché une partie de l’Europe cet été. Caroline Charlier est en charge du recyclage au sein de l'entreprise Spaque, spécialisée dans l'assainissement de friches industrielles polluées et de décharges. Elle est elle-même impressionnée face à ce magma informe d’objets entassés. "Il y a un matelas, un morceau de canapé, une porte, une tondeuse... C’est vraiment toute la vie des gens, décrit-elle. C’est couvert de boue."
"Quand on voit tout ça, on mesure le nombre de familles impactées par la catastrophe."
Caroline Charlier, de l'entreprise Spaquefranceinfo
Tous les déchets vont être emmenés dans les filières de tri. "Il y a du bois, du métal, des appareils électroménagers. On a quand même bon espoir d’atteindre au moins les 60% de revalorisation", indique Caroline Charlier.
Le site pour installer cette décharge temporaire a été bien choisi. Il est entouré de champs et le tronçon est en grande partie protégé des regards par une zone boisée. Néanmoins, les premières maisons se trouvent à quelques centaines de mètres. Henri, un riverain, se plaint de l’odeur et des animaux. "Il y a des renards, des rats, des fouines, toutes les bêtes qui ont besoin de nourriture", explique-t-il. Denise, qui habite également dans les environs, dit avoir changé son itinéraire de footing. "C’est clair que ce n’est pas très joli à voir mais bon, je comprends qu’il faut bien les mettre quelque part tous ces déchets", dit-il.
"Parfois, il y a les odeurs mais je me dis que je préfère être à ma place qu’à celle des inondés finalement”.
Denise, une riverainefranceinfo
Christine Servaes, la bourgmestre de Juprelle, s’est assurée de son côté qu‘il n’y ait pas de pollution du sol, et ce grâce à l’asphalte de l’autoroute et la nature de ces déchets. "J’ai été un peu rassurée car ce ne sont pas des déchets de matière organique. Puis il faut bien que chacun prenne sa part de désagrément", explique-t-elle. Les autorités prévoient neuf mois pour tout évacuer.
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