Climat : sept militants jugés pour s'être introduits sur le tarmac de l'aéroport de Roissy
Le 3 octobre 2020, une centaine de militants pour le climat se sont introduits sur les pistes de l'aéroport de Roissy-Charles-de-Gaulle pour protester contre un projet d'extension.
Des pistes de Roissy au tribunal de Bobigny. Sept militants pour le climat sont jugés, jeudi 7 octobre, pour s'être introduits en octobre 2020 sur le tarmac de l'aéroport Roissy-Charles-de-Gaulle. A l'appel des mouvements Alternatiba et ANV COP21, ils manifestaient contre le projet d'extension du site, abandonné depuis, et contre un secteur aéronautique très émetteur de gaz à effet de serre, moteurs du réchauffement climatique.
"Nous étions entrés sur le tarmac, nous nous étions installés devant un avion à l'arrêt, nous avions déployé des banderoles et enchaîné des prises de paroles", se souvient Audrey Boehly, porte-parole du collectif Non au terminal 4. Elle est aujourd'hui poursuivie, avec six autres personnes, pour avoir "troublé" le fonctionnement de l'aéroport. Une action qui pourrait lui valoir jusqu'à cinq ans d'emprisonnement et 18 000 euros d'amende, le délit d'intrusion sur un aéroport, voté récemment, n'étant pas en vigueur à l'époque.
Un projet "incompatible" avec la loi Climat
Devant les juges, la journaliste scientifique compte plaider "l'état de nécessité et la liberté d'expression". Elle estime que l'infrastructure contre laquelle ils luttaient "allait entraîner une forte augmentation des émissions de gaz à effet de serre alors que nous devons les réduire, comme l'a rappelé le Giec dans son dernier rapport".
"L'urgence du réchauffement climatique nous oblige à alerter. Nous jouons un rôle de lanceurs d'alerte, en désobéissant à la loi, mais de façon non violente et sans dégâts majeurs, pour alerter contre un danger majeur."
Audrey Boehly, porte-parole du collectif Non au terminal 4à franceinfo
En février 2021, le gouvernement a annoncé, par la voix de la ministre de la Transition écologique et solidaire, l'abandon du projet du terminal T4 de Roissy, jugé "obsolète et incompatible avec la loi Climat et résilience". Mais, regrettent les signataires d'une tribune de soutien aux sept militants jugés, il continue de soutenir activement, sans contrepartie écologique ou sociale, le secteur aérien.
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