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Accord fragile sur climat au G20 : "On n'a heureusement pas assisté au pire, mais on l'a frôlé", déplore le président de Greenpeace France

Jean-François Julliard était invité de franceinfo après un accord sur le climat adopté au forceps par 19 chefs d'État et de gouvernement, sans les États-Unis.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Une partie des dirigeants réunis pour le G20 d'Osaka (Japon), le 29 juin. (KAZUHIRO NOGI / POOL / AFP POOL)

Les grands dirigeants du G20 réunis à Osaka (Japon) ont réussi à préserver in extremis un consensus minimal sur le climat samedi 29 juin. Mais les négociations ont été âpres, certains pays semblant prêts à basculer du côté américain et à se retirer de l'accord de Paris, signé pendant la COP 21. Le communiqué final de leur sommet, signé par 19 chefs d'État et de gouvernement, fait référence à "l'irréversibilité" du grand accord de lutte contre le réchauffement climatique signé en 2015 à Paris. Les États-Unis ont fait bande à part comme lors des deux précédents G20 après avoir tenté de bloquer la déclaration, selon l'Élysée. 
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France déplore sur franceinfo le manque d'avancée dans la lutte contre le réchauffement climatique à l'issue de ce G20.

franceinfo : Est-ce que vous aussi ce G20 vous a déçu ?

Jean-François Julliard : Cela a été très décevant. On n'a heureusement pas assisté au pire, mais on l'a frôlé avec le Brésil, la Turquie et le Japon, qui envisageaient à un moment de quitter l'accord de Paris, ou en tout cas de ne plus maintenir une ambition sur le climat. Mais on ne peut pas se contenter de cela. On n'a pas avancé d'un iota. On voit l'urgence écologique prendre partout sur la planète au sein des citoyens, les sociétés civiles se mobilisent partout pour avancer et pendant ce temps, les dirigeants du G20 signent un énième communiqué qui rappelle l'urgence climatique. Ce que l'on attend maintenant, c'est qu'ils mettent en œuvre des mesures fortes et ambitieuses dès qu'ils reviennent dans leur pays.

Est-ce qu'à Greenpeace, vous pensez encore que la solution va venir des États et de ces sommets internationaux ?

Non, absolument pas, on ne met pas tous nos moyens dans le suivi des G7, G20 et des sommets internationaux. En revanche, on a besoin des États pour gagner du temps, pour fixer des normes qui permettent aux citoyens de s'engager encore plus sur le terrain de la protection de l'environnement. Les citoyens seuls ne parviendront pas à régler la crise climatique si les États ne leur donnent pas les moyens de le faire. On a besoin que tout le monde agisse. Si l'on a un G20 qui n'avance pas, comment voulez-vous que ce soit motivant, ne serait-ce qu'en matière de leadership, pour les citoyens qui se mobilisent ? 

Si l'on prend l'exemple des États-Unis : Donald Trump se retire de l'accord de Paris, il dit à ses électeurs que cela va ramener des emplois, de la croissance, etc... Comment lutter contre cette pensée ?

En répétant que c'est faux. L'économie américaine va bien, mais ce n'est pas grâce à Donald Trump, ni grâce à la sortie de l'accord de Paris. Au contraire ! Les industries qui vont être pourvoyeuses d'emploi demain ne sont pas les centrales à charbon, ou les énergies fossiles, mais ce sont les industries des énergies renouvelables, des transports propres, de la rénovation thermique, etc... Ce sont sur ces secteurs qu'il faut compter, pour que demain, non seulement le plus grand nombre d'entre nous ait un emploi, mais surtout des emplois qui fassent du bien à la planète et non qui accélèrent la crise climatique.

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