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Climat : cinq ans après l'Accord de Paris, l'ONU appelle le monde à "déclarer l'état d'urgence climatique"

Le secrétaire général de l'ONU appelle à "réduire les émissions mondiales de 45% d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, le 11 décembre 2020 à Oslo, lors d'une prise de parole à l'occasion Forum du Prix Nobel de la paix. (HEIKO JUNGE / NTB / AFP)

"J'appelle aujourd'hui les responsables du monde à déclarer l'état d'urgence climatique dans leur pays jusqu'à ce que la neutralité carbone soit atteinte." Tel est l'appel lancé par le secrétaire général de l'ONU, Antonio Guterres, samedi 12 décembre, lors d'un sommet en visioconférence destiné à relancer les efforts de lutte contre le réchauffement climatique, cinq ans après l'Accord de Paris.

"Réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030"

Il y a cinq ans, la communauté internationale s'était engagée à contenir le réchauffement "nettement" au-dessous de +2 °C, et si possible +1,5 °C, par rapport à l'ère préindustrielle. Les engagements de réduction d'émissions de gaz à effet de serre (GES) pris par les différents pays "n'étaient pas suffisants" et "n'ont pas été respectés", a souligné le patron de l'ONU. Antonio Guterres a donc appelé à "réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030 par rapport aux niveaux de 2010".

Des dizaines de chefs d'Etat et de gouvernement, des représentants d'entreprises comme Apple, de la société civile et de peuples indigènes participent à ce "sommet ambition climat" organisé par les Nations unies, le Royaume-Uni et la France, en partenariat avec le Chili et l'Italie. A moins d'un an de la COP26 qui se tiendra en novembre 2021 à Glasgow, en Ecosse, le secrétaire général de l'ONU les a exhortés "à faire preuve d'ambition".

La Chine, l'Inde et l'UE s'engagent

Le président chinois Xi Jinping a annoncé que son pays, plus grand pollueur au monde, réduirait son intensité carbone (émissions de CO2 rapportées au PIB) de 65% d'ici 2030 comparé aux niveaux de 2005. Il s'est aussi engagé à ce que la Chine atteigne d'ici 2030 son pic d'émissions de CO2, reprenant un engagement pris en septembre, quand il avait promis d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2060. 

Le Premier ministre indien, Narendra Modi a pour sa part indiqué que son pays, quatrième émetteur mondial de GES, visait une capacité totale en terme d'énergies renouvelables de 450 GW d'ici 2030. L'Inde n'a cependant pas fixé de date pour atteindre la neutralité carbone, contrairement à d'autres grandes économies.

Le "welcome back" de Macron à Biden

Avant le sommet, plusieurs Etats avaient déjà annoncé des plans audacieux pour réduire leurs émissions de GES. Vendredi, les 27 pays de l'UE se sont entendus pour réduire leurs émissions d'"au moins 55%" d'ici à 2030 par rapport au niveau de 1990, contre -40% précédemment, afin d'atteindre en 2050 la neutralité carbone. Le Royaume-Uni compte arrêter "dès que possible" de soutenir financièrement des projets d'énergies fossiles à l'étranger. Le gouvernement britannique s'est lui engagé à réduire les émissions de CO2 d'au moins 68% d'ici 2030.

Après l'élan historique de l'Accord de Paris, l'enthousiasme était retombé, douché un an plus tard par l'élection de Donald Trump qui avait annoncé le retrait de la deuxième économie mondiale du pacte mondial contre le dérèglement climatique. Le président américain élu Joe Biden a promis que les Etats-Unis rejoindraient l'Accord de Paris dès "le premier jour de [sa] présidence" et réaffirmé sa volonté d'organiser un sommet international sur le climat dans les 100 jours qui suivront. "Welcome back, welcome home !" a d'ailleurs lancé Emmanuel Macron, samedi, saluant le retour annoncé des Etats-Unis.

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