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Tribune "La diplomatie climatique d’Emmanuel Macron ne fait plus illusion" : des organisations écologistes exhortent le chef de l'État à agir durant le G7

Les signataires demandent, sur franceinfo.fr, au président de la République d'accélérer sur la finance verte et de rallier les grandes puissances pour réduire les gaz à effet de serre.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
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Emmanuel Macron en juillet 2019.  (GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP)

Alors que le G7 se tient à partir de samedi 24 août à Biarritz, en France, plusieurs organisations interpellent Emmanuel Macron pour s'emparer de la question climatique. Dans une tribune sur franceinfo.fr, elles dénoncent "la France qui décroche de ses objectifs depuis deux ans", à propos des accords de Paris. Les signataires appellent le chef de l'État à "rompre avec l'inaction climatique" en s'engageant pour la finance verte et en fixant des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 compatibles pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C.

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Certaines images vous collent à la peau. Après l’adoption de l’Accord de Paris, la France a longtemps été perçue comme une “championne du climat” à l’échelle internationale. Emmanuel Macron s’est employé à défendre cette image à coup de slogans marketing (“Make our planet great again”) et d’une succession de sommets internationaux ambigus (les “One Planet Summit”). Mais à quelques jours du G7, présidé par la France, et du Sommet spécial sur le climat à l’ONU le 23 septembre, les beaux discours ne font plus illusion. Ils ne seront pas suffisants pour préserver l’image d’Emmanuel Macron sur le climat.

L’urgence climatique et sociale exige que nos dirigeants augmentent drastiquement leurs objectifs de réduction de gaz à effet de serre et qu’ils mettent en œuvre, avec une rapidité sans précédent, des mesures concrètes de lutte contre le dérèglement climatique socialement justes. C’est la condition sine qua non pour limiter le réchauffement mondial à 1,5°C, sans laisser personne de côté. Ignorer cette nécessité reviendrait à mépriser les alertes des scientifiques, comme celle du GIEC, dernière en date il y a à peine deux semaines, la mobilisation de millions de personnes à travers le monde et à compromettre l’avenir de communautés entières.

Au G7, comme au Sommet de l’ONU, l’urgence climatique et sociale n’appelle pas à annoncer d’énièmes initiatives sans lendemain.

La diplomatie française doit se donner les moyens de rallier l’Union européenne, les pays du G7, ou de grands pays émergents comme la Chine ou l’Inde autour d’engagements concrets sur lesquels ils devront rendre des comptes

Les signataires de la tribune

Parmi ces engagements : fixer avant la fin de l’année prochaine des objectifs de réduction d’émissions de gaz à effet de serre pour 2030 compatibles avec l’objectif de 1,5°C et viser zéro émissions nettes avant 2050. Mais aussi s’attaquer au nerf de la guerre, la finance climatique, en doublant les promesses de financement pour le Fonds vert pour le climat et en mettant fin aux subventions et aux financements soutenant les énergies fossiles (charbon, gaz et pétrole).

Ce sont sur ces engagements et sur la capacité de la France à entraîner les autres pays, que nous jugerons Emmanuel Macron lors du G7 à Biarritz, puis lors du sommet de l’ONU à New York. Pas sur de nouveaux numéros de grande illusion

Les signataires de la tribune

Rappelons enfin qu’il n’y a pas d’ambition climatique sans crédibilité, c’est-à-dire sans cohérence entre les annonces internationales et les résultats nationaux. La France ne fait pas exception dans le monde : elle décroche de ses objectifs depuis deux ans, sans que le gouvernement se résolve à prendre les mesures qui s’imposent pour rétablir le cap dans le secteur des bâtiments, des transports ou de l’agriculture. Emmanuel Macron ne peut pas se contenter de jouer au passe-plat dans les sommets internationaux à venir. Pour être crédible devant les dirigeants mondiaux comme devant les citoyens, il doit rompre avec l’inaction climatique de la France.

Les signataires :

Sylvie Bukhari de Pontual, présidente du CCFD-Terre Solidaire.
Cécile Duflot, directrice générale d’Oxfam France.
Khaled Gaiji, président des Amis de la Terre France.
Jean-François Julliard, directeur général de Greenpeace France.
Philippe Quirion, président du Réseau Action Climat France.

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