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Crise de l'énergie : ces expéditions scientifiques menacées à cause du prix du carburant

Les prix de l'essence ont fait flamber le budget de la flotte océanographique française, à qui il manque maintenant 9 millions d'euros. Des chercheurs risquent de devoir annuler leurs expéditions en mer.

Article rédigé par franceinfo, Etienne Monin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1min
Le Thalassa, l'un des navires de l'Ifremer, collecte des coraux dans l'océan Atlantique. Ce genre de travaux pourrait être menacé par la hausse des prix du fioul. (SEBASTIEN SALOM-GOMIS / AFP)

Pas d'essence, pas d'expédition. C'est une conséquence inattendue de la hausse du prix des carburants : la flotte océanographique française, c’est-à-dire les bateaux et les submersibles qui servent pour les chercheurs, n’a pas assez d’argent pour garantir les missions de l’an prochain. 

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Cette situation provoque la colère du directeur du prestigieux laboratoire des sciences du climat et de l'environnement, Philippe Bousquet : "On a d'un côté un affichage de l'Etat qui dit que l'océan est fondamental, etc., et aujourd'hui, sur un budget de 70 millions d'euros, il nous manque 10% du budget en gros l'an prochain pour faire les missions océanographiques, le suivi de l'océan que l'on fait tous les ans, et les missions exceptionnelles qui attendent depuis finalement quatre ans car il y a aussi eu le Covid qui a tout bloqué."

Des missions pourraient être annulées

Lui-même avait programme une importante mission au large du Brésil, pour améliorer les modèles climatiques. L'avenir de l'expédition est incertain : le prix du gasoil a fait gonfler le budget de tous les navires de recherche et il manque maintenant 9 millions d'euros. "On est toujours face à une augmentation du carburant qui représente plus du double de ce que l'on pouvait payer auparavant, reconnaît Olivier Lefort, le directeur de la flotte océanographique française à l’Ifremer, l’Institut de la mer. On a chiffré l'impact financier représente un peu moins de 10% de nos dépenses."

Le ministère de l’enseignement supérieur a été alerté au printemps dernier. S’il n’y a pas de rallonge financière, les chercheurs devront bientôt suspendre certaines missions.

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