En France, les émissions de gaz à effet de serre stagnent au premier semestre, à cause des secteurs des transports et de l'énergie
Les chiffres du Citepa, l'organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions de gaz à effet de serre, ne sont pas de bon augure pour la trajectoire de réduction d'émission de CO2 décidée par la France.
Les émissions de gaz à effet de serre (GES) de la France sont restées quasi-stables au premier semestre. Elle peinent ainsi à baisser pour de bon avec une hausse dans le secteur de l'énergie en raison de l'arrêt de réacteurs nucléaires, selon des chiffres officiels publiés jeudi 29 septembre.
"Les émissions de GES des six premiers mois de 2022 sont quasiment stables par rapport à celles des six premiers mois de 2021 (-0,6% de différence sur le semestre), au total tous secteurs hors puits de carbone", assure le Citepa, organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions.
Il s'agit à ce stade d'estimations provisoires, prévient le Citepa. Mais elles ne sont pas de bon augure, alors que la France s'est engagée à réduire ses émissions de 40% d'ici à 2030, une ambition qui doit être renforcée pour tenir compte de nouveaux objectifs européens (-55%). Pour Anne Bringault, coordinatrice au Réseau Action Climat, il s'agit d'une "nouvelle très alarmante".
Nouvelle très alarmante :
— Anne Bringault (@AnneBringault) September 29, 2022
selon les premières estimations du CITEPA, les émissions de gaz à effet de serre n'ont quasiment pas baissé en au 1er semestre 2022 par rapport à 2021. #climat
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Dans le détail, les différents secteurs d'activité ont enregistré des évolutions très contrastées. Le secteur de la production d'énergie a ainsi connu une hausse marquée de 7,6% sur le semestre, et cela "en lien avec les nombreux arrêts de centrales nucléaires en 2022", souligne le Citepa.
La France doit en effet faire face à l'indisponibilité de la moitié de son parc nucléaire actuellement en raison de maintenances programmées ou de problèmes de micro-fissures apparues l'hiver dernier. Résultat, la production électrique nucléaire devrait atteindre 280 TWh en 2022, un plus bas historique.
Baisse dans le bâtiment et la construction
Le secteur des transports a aussi vu ses émissions augmenter sur la période (+7,0%), "avec deux facteurs opposés qui ont pu entrer en compétition, la suite du rebond post Covid 2020 de reprise d'activité et la crise énergétique", note le Citepa.
A l'inverse, le secteur des bâtiments (-12,5%) et de l'industrie manufacturière et de la construction (-5,2%) ont vu leurs émissions reculer, une tendance pour laquelle le Citepa évoque la crise de l'énergie mais aussi la météo plus douce, qui a des effets sur le chauffage.
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