Gaz à effet de serre : malgré des émissions en hausse en 2021, la France "atteint ses objectifs", selon Paris
Ce rebond des émissions, lié en grande partie à la reprise post-épidémique, "ne revient pas au niveau d'avant-crise", souligne l'organisme Citepa. Au final, les émissions de gaz à effet de serre ont baissé de 9,7% entre 2017 et 2022.
Un bilan en demi-teinte. Les émissions de gaz à effet de serre de la France ont rebondi en 2021 de 6,4% par rapport à 2020, en raison de la reprise de l'économie post-Covid, mais elles ont tout de même diminué de 9,6% depuis 2017, selon des chiffres officiels provisoires publiés mardi 14 juin. Un "bon résultat", a réagi le gouvernement, qui estime avoir "atteint ses objectifs" mais reconnaît qu'il faut accélérer la transition énergétique pour continuer à rester dans les clous.
Selon des chiffres mis en ligne par le Citepa, organisme mandaté pour réaliser l'inventaire français des émissions, la France a émis, en 2021, 418 millions de tonnes équivalent CO2. Comparé à 2019, niveau pré-pandémie, les émissions ont baissé de 3,8%. "Le rebond pré-estimé pour 2021 ne revient pas au niveau d'avant-crise : la tendance à la baisse des émissions se poursuit", note le Citepa, qui doit publier son rapport complet dans les prochaines semaines.
Cette tendance "montre que le gouvernement a engagé des changements structurels de nos façons de produire, de se déplacer et de consommer", s'est réjoui le gouvernement, mardi, à l'issue du Conseil des ministres. "Ces résultats ne sont bien sûr qu'une étape et il conviendra d'intensifier l'effort en doublant le rythme de baisse des émissions de gaz à effet de serre dans les cinq prochaines années", a-t-il ajouté.
Des objectifs à revoir à la hausse
Dans le cadre de l'accord de Paris, la France s'est engagée à réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 40% d'ici à 2030 par rapport à 1990. Elle en était à -23% en 2021, selon les derniers chiffres du Citepa. "Ces résultats correspondent à la trajectoire prévue par la Stratégie nationale bas-carbone", estime l'exécutif.
Mais le déploiement des énergies renouvelables, notamment éoliennes et solaires, est encore trop lent et en retard sur les objectifs. Les ambitions françaises de réduction des émissions de gaz à effet de serre sont en outre censées être augmentées dans le cadre du renforcement du plan climat européen, pour atteindre au moins -55% d'ici à 2030 par rapport à 1990.
"Dès cet été, une loi d'urgence donnera un coup d'accélérateur au déploiement des énergies renouvelables", a déclaré la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, assurant que le pays était sur la trajectoire vers la neutralité carbone en 2050. Dans ce cadre, le ministère met en avant le développement de "trois piliers" : outre l'accélération des renouvelables, davantage de "sobriété énergétique" et la relance du nucléaire.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.