: En images La fonte de la calotte glaciaire du Groenland comme vous ne l'avez jamais vue
Le photographe aérien Timo Lieber dévoile un paysage inattendu du Groenland, où la blancheur des glaciers qui recouvre la grande île est ponctuée de taches bleues : des lacs de glace fondue, qui s'agrandissent chaque année.
Des taches bleues sur fond blanc. Un paysage aussi étonnant qu'inquiétant : c'est ce qui ressort du projet Thaw ("fonte", en anglais). A la croisée de la photographie artistique et de la science, Thaw est le fruit d'une collaboration entre le photographe allemand Timo Lieber et une équipe de glaciologues. Leur objectif ? Alerter sur la rapide et inquiétante fonte de la calotte glaciaire qui recouvre le Groenland, la plus importante de l'hémisphère Nord.
Franceinfo publie ici les photos aériennes qui ont été prises en juillet 2016, lorsque Timo Lieber a rendu visite à l'équipe de chercheurs sur cette grande île, province autonome du Danemark.
"Dans ce paysage immaculé, dépouillé au strict minimum de couleurs et de formes, l'impact dramatique du changement climatique est plus manifeste que dans n'importe quelle autre partie du monde", explique Timo Lieber. En attestent ces photos, spectaculaires.
"L'environnement est un ingrédient clé de tout mon travail photographique. Ayant voyagé de nombreuses fois en Arctique, et ayant observé la rapidité du changement là-bas, j'ai eu l'idée de créer cette nouvelle série", explique Timo Lieber.
"Cela fait peur à voir"
"Cela fait peur à voir de ses propres yeux", raconte le photographe à franceinfo. "Même depuis mon avion de ligne, lors de mon arrivée au Groenland, on pouvait déjà voir le bleu des lacs. On peut s'attendre à un paysage complètement blanc, mais en fait, ce n'est pas du tout le cas".
Chaque été, de plus en plus de lacs d'eau de fonte se créent. Ils apparaissent aussi davantage à l'intérieur des terres et à de plus hautes altitudes que par le passé, explique Timo Lieber.
Depuis 2009, la calotte glaciaire du Groenland a perdu environ 380 gigatonnes de glace d'eau douce chaque année.
Entre art et sciences
"Le problème, c'est que je ne peux que photographier un instant T, je ne peux pas documenter un développement dans le temps." C'est l'une des raisons pour lesquelles Timo Lieber a décidé de collaborer avec une équipe de scientifiques : "Ils permettent de contextualiser cette situation, qui en l'occurrence empire d'année en année."
Pour ce projet, Timo Lieber a bénéficié de l'aide du professeur Alun Hubbard de l'université d'Aberystwyth (Royaume-Uni) ainsi que du professeur Julian Dowdeswell et du Dr Poul Christoffersen, du Scott Research Polar Institute (SPRI) de Cambridge (Royaume-Uni).
Dépasser l'esthétisme de l'image
Même si elles traitent d'un sujet grave, les photos de Timo Lieber n'en restent pas moins belles. "Cela permet, dans un premier temps, de capter le regard et l'attention", explique le photographe.
"Je n'essaie pas d'embellir le problème lui-même, confie Timo Lieber. Je veux que les gens qui voient ces images se posent cette question : 'Qu'est-ce qu'il y a derrière toute cette beauté ?'"
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