: Infographies Météo : non, ce mois d'avril n'est pas froid ou humide pour la saison
Un printemps "pourri", digne d'un mois de novembre. C'est peut-être l'impression que vous laisse ce mois d'avril 2023 en France hexagonale. Ce n'est pourtant pas le cas, pour la température comme pour la pluie. "Nous devrions terminer ce mois entre 0 et +0,1°C par rapport à la moyenne 1991-2020. On peut le qualifier de mois conforme aux normales", explique à franceinfo le climatologue Matthieu Sorel, de Météo France.
Côté précipitations, ce mois a "été relativement conforme aux normales sur une large partie du pays, exception faite du pourtour méditerranéen où il n'a quasiment pas plu", poursuit le scientifique, qui distingue cependant "une zone un peu plus excédentaire au nord de la Seine et un peu plus déficitaire sur le Centre-Ouest". Pas de quoi stopper la sécheresse que connaît déjà l'Hexagone.
"Nous sommes mal habitués"
Comment expliquer, alors, cette perception d'un mois frais et humide ? "Nous sommes mal habitués à avoir des mois conformes aux normales, étant donné la série de 14 mois plus chauds que nous venons de vivre", constate Matthieu Sorel. Les dernières années ont également été marquées par des mois d'avril particulièrement chauds, comme en 2020 ou 2018, ou plus loin en 2011 et 2007.
C'est ce que l'on appelle le "syndrome du référentiel glissant". Sous l'effet du réchauffement climatique, provoqué par notre consommation de pétrole, de charbon et de gaz, les périodes de chaleur sont de plus en plus fréquentes et intenses. "Nous nous habituons à cette chaleur qui devient notre quotidien et notre référentiel froid disparaît au profit d'un référentiel plus chaud. C'est ce qui fait que nous avons l'impression d'avoir un temps plus frais alors que ce n'est pas le cas", détaille le climatologue, qui cite également la fable de la grenouille : plongé subitement dans l'eau bouillante, l'amphibien s'échappe d'un bond, mais si la température monte progressivement, il s'habitue et finit ébouillanté.
Les conséquences du réchauffement climatique sur la température au mois d'avril apparaissent encore plus clairement si on la compare à la moyenne des années 1971-2000, une période où les effets de l'influence humaine sur le climat étaient moins visibles. De fait, depuis le début du XXIe siècle, les mois d'avril frais ont presque disparu.
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