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"Notre tribune prolonge ce qu’a dit Nicolas Hulot en démissionnant", explique un des signataires de l'appel à "changer de cap" sur l'environnement

Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement, estime que "la feuille de route" sur l'environnement doit être "partagée par tous les ministères".

Article rédigé par franceinfo
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Jean-David Abel, vice-président de l'association France Nature Environnement. (?FRANCOIS LAFITE/WOSTOK PRESS / MAXPPP)

Il y a "beaucoup de communication sur la transition écologique, mais des politiques très faibles et qui privilégient le court terme", et ces politiques vont "à contresens", estime Jean-David Abel, vice-président de France Nature Environnement et signataire d’une tribune publiée jeudi 30 août. Dix associations écologistes ont signé cette tribune pour interpeller Emmanuel Macron. "C'est à la fois une dénonciation et un appel", après la démission de Nicolas Hulot mardi.

>> TRIBUNE. "La démission de Nicolas Hulot est une invitation à changer de cap" : 10 associations écologistes lancent un appel à Emmanuel Macron

franceinfo : Le chef de l'État est-il un écologiste de façade ?

Jean-David Abel : Cette tribune, c’est à la fois une dénonciation et un appel. On prolonge ce qu’a dit le ministre en démissionnant, en faisant le constat que le compte n’y est pas du tout, sur le climat, l’énergie, la biodiversité, l'agriculture. Mais c’est surtout un appel pour changer de cap et rehausser l’ambition du gouvernement dans son ensemble, pas du seul ministre de l’Écologie mais de l’ensemble des politiques publiques.

Emmanuel Macron a pourtant beaucoup communiqué sur la transition écologique, par exemple, avec son "Make our planet great again" ?

Il y a eu plusieurs fois beaucoup de déclarations assez volontaires du Président mais dans les lois, les réglementations et les moyens budgétaires alloués à la transition écologique, le compte n’y est pas du tout. La loi sur les hydrocarbures est vide de sens. Le plan sur la rénovation thermique, c’est le prolongement de plans et de crédits qui étaient là avant mais [le gouvernement] ne change pas de braquet sur les passoires thermiques, le logement social ou encore le fret qui continue à perdre des parts de marché. Notre-Dames-des-Landes, c’est sûr, c’est une bonne nouvelle, mais cela ne fait pas une politique de transition écologique.

Faut-il supprimer le poste de ministre de la Transition écologique et en faire un poste transversal ?

Il faut qu’il y ait quelqu’un qui porte transversalement et auprès de Matignon. L’idéal, ce serait que ce soit le Premier ministre qui porte ces politiques-là et qu’il travaille avec chacun des départements ministériels. Comme ce n’est pas le cas actuellement, c’est important qu’il y ait un ministre qui porte ces politiques. Mais la feuille de route doit être partagée par tous les ministères, Aménagement du territoire, Agriculture, Énergie… Un seul ministre ne peut pas faire ce que dégradent les autres à longueur d’années. La lutte contre le changement climatique, ce n’est pas une option. Avoir beaucoup de communication sur la transition écologique, mais des politiques très faibles et qui privilégient le court terme, ce sont des politiques qui vont à contresens et il faut que cela cesse.

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