: Vidéo Suisse : des chanoines témoins du réchauffement climatique depuis leur hospice à 2 473 mètres d'altitude
Les religieux de l’hospice du Grand-Saint-Bernard, perché sur la frontière italo-suisse, mesurent la température, la visibilité, les précipitations… depuis plus de deux siècles. Et aujourd’hui, ils peuvent constater l’évolution défavorable du climat. Extrait du magazine "13h15 le samedi".
L’hospice du Grand-Saint-Bernard, situé en Suisse sur un col frontière avec l'Italie à 2 473 mètres d’altitude, a été fondé il y a presque mille ans pour abriter les voyageurs qui devaient traverser les Alpes. Des chanoines, quatre hommes et une femme, y vivent aujourd’hui. C’est le plus haut lieu d’Europe habité toute l’année et la plus ancienne station météorologique du pays.
Chaque jour, les religieux mesurent la température, la visibilité, les précipitations… Le chanoine Frédéric est chargé de décrire les nuages. Il les observe trois fois par jour depuis vingt et un ans : "Là, il y a un petit peu de stratus qui se promènent entre des 2 800 et 2 900 mètres. On a de la chance ici parce qu’on a des montagnes qui nous permettent de voir leur altitude", explique-t-il au magazine "13h15 le samedi" (replay).
Une précieuse source d’informations pour les climatologues
Le chanoine reconnaît-il tous les nuages ? "Oh oui, cela se fait assez vite. Il y a trois sortes de couches de nuages : les bas, les moyens et les très hauts. On se prend au jeu et au bout d’un moment, on sait ce que c’est comme nuage. On ne pourra pas mettre des cirrus à 2 900 mètres ou des stratus à 6 000 ou 8 000 mètres."
Ces relevés météo, effectués depuis plus de deux siècles, constituent une précieuse source d’informations pour les climatologues. L’hospice est un poste d’observation pour constater le réchauffement climatique : "En 1852, un confrère de l’Eglise disait que le lac gelait de la mi-octobre jusqu’à la mi-juillet. Maintenant, c’est plutôt du début novembre, en moyenne, jusqu’à fin juin où c’est dégelé. On voit qu’il y a un mois de différence."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.