AVANT/APRES. Visualisez l'ampleur des dégâts à Mayotte après le passage du cyclone Chido

Sur chaque nouveau cliché, la désolation. Le cyclone Chido, le plus intense qu'ait connu Mayotte depuis quatre-vingt-dix ans, a ravagé, samedi 14 décembre, le territoire de l'océan Indien, où environ un tiers de la population vivait dans un habitat précaire.

Franceinfo vous propose de mesurer l'ampleur de la catastrophe meurtrière qui a frappé l'archipel à l'aide d'images satellites de la société Maxar Technologies, prises lundi 16 décembre, soit plus de quarante-huit heures après le passage du cyclone.

Avec des rafales à plus de 220 km/h, l'œil du cyclone Chido œil a frappé durement les terres. Cases anéanties, toits en tôle envolés, poteaux électriques à terre, arbres arrachés… Les habitants ont découvert des scènes de chaos, comme nous l'enseignent ces images satellite de la ville de Dzaoudzi et de Pamandzi.

Le port de plaisance de la ville de Dzaoudzi a été lourdement touché par la catastrophe. Sur les images, la végétation a totalement disparu et l'endroit est méconnaissable.

La ville de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, a été dévastée par le cyclone. Invitée de France Inter mardi, Estelle Youssouffa, députée Liot de la 1ère circonscription de Mayotte, explique que "les bidonvilles ont été totalement rasés" dans la ville.

Chaque nouvelle image de Mamoudzou renseigne sur la violence du phénomène météorologique. Trois jours après le passage du cyclone, et alors que l'archipel manque de tout, un couvre-feu sera instauré dès mardi soir de 22 heures à 4 heures du matin. Il doit permettre d'éviter les pillages dans l'archipel meurtri.

Le port de Mamoudzou n'a pas, lui non plus, résisté aux vents violents. Au total, 70% des habitants de Mayotte ont été "gravement touchés" par le cyclone Chido, a chiffré mardi le ministère de l'Intérieur dans un point de situation. Le bilan humain, lui, reste "très délicat à consolider". Le ministère recensait mardi 21 personnes mortes à l'hôpital, 45 blessés en urgence absolue pris en charge par les secours et 1 373 en urgence relative.

Le collège de Kwalé de Mamoudzou, situé à gauche de l'image, faisait partie des plus de 70 centres d'hébergement d'urgence mis en place par les autorités pour héberger la population durant le passage du cyclone, relèvent nos confrères de la 1ere Mayotte. Autour du site, les habitations de fortune semblent avoir presque disparu.

La situation à Mayotte mardi est "chaotique" a déploré sur franceinfo le maire de Mamoudzou, Ambdilwahedou Soumaila. "Les accès sont toujours difficiles, il y a des zones qui ne sont pas accessibles, comme des villages de vacances éloignés du centre-ville", décrit-il. Pour faciliter les recherches, un dispositif pour se rendre "dans les hauteurs" devrait être mis en place dès mercredi. Le maire de Mamoudzou a aussi demandé au préfet de Mayotte des "brigades cynophiles".

L'aéroport de Mayotte-Dzaoudzi, en Petite-Terre, a lui aussi subi de gros dégâts, notamment au niveau de sa tour de contrôle. Il est fermé jusqu'à nouvel ordre aux vols commerciaux. Un pont aérien a toutefois été mis en place depuis La Réunion pour venir au secours de l'archipel.