Reportage "Nous avons perdu notre belle île" : le "choc" pour les habitants de retour à Mayotte après le passage du cyclone

De nombreux Mahorais avaient quitté l'île pour passer les fêtes de fin d'année dans l'Hexagone. À leur retour, ils se retrouvent confrontés à la réalité des dégâts causés par Chido.
Article rédigé par Béatrice Dugué
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Des habitations à Mayotte, près d'un mois après le passage dévastateur du cyclone Chido. (BEATRICE DUGUE / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

À Mayotte, trois semaines après le cyclone Chido, État, collectivités et associations restent mobilisés pour ravitailler les habitants en denrées alimentaires, eau et matériels divers, une aide souvent jugée lacunaire. Par ailleurs, si certains employés et fonctionnaires sont allés mettre leurs proches à l'abri, à La Réunion ou en métropole, avant très certainement de revenir, d'autres habitants de l'île font leur retour. La plupart étaient partis passer les fêtes de fin d'année en métropole. À leur arrivée, ils découvrent donc l'ampleur des dégâts, souvent sous le choc malgré les images vues à la télévision. 

Un choc d'abord visuel, dès l'aéroport. Sarati, institutrice dans le sud de l'île, redécouvre le paysage. "Ça fait très, très, bizarre, un paysage déraciné, ça choque un peu, on a perdu notre nature, notre belle île", confie-t-elle. Même impression pour Baby sur la barge qui l'emmène de Petite-Terre à Grande-Terre. Enceinte, elle a vécu le cyclone en métropole où elle venait passer les fêtes. Malgré les dégâts, il était nécessaire de revenir, estime-t-elle. "Les toitures qui ne sont plus là, les bâches, c'est triste, mais nous sommes informaticiens avec mon mari et il y a eu des dégâts, on ne va pas tous partir."

D'autres cyclones redoutés

À la pointe de Koungou, Anne, elle, retrouve sa maison sans trop de dégâts malgré deux trous dans le toit, mais elle est sidérée par l'état de son lotissement. "Si vous allez dans la rue, le toit a carrément été soulevé et déposé au milieu de la rue. Là, cette maison est complètement fichue, la terrasse de l'autre côté est passée par-dessus la maison."

"Nous avons mal aux tripes pour nos voisins."

Anne, habitante à Mayotte

à franceinfo

Les bâches, les tôles : tout manque pour mettre les maisons hors d'eau. "Le problème, c'est qu'on est au début de la saison des cyclones. Il y a intérêt à prier n'importe quel Dieu, parce que ça va être rebelote". Une angoisse justifiée, car la préfecture de Mayotte a décidé de déclencher une pré-alerte cyclonique à l'approche du système dépressionnaire Dikeledi.

Selon les prévisions de Météo France, la tempête doit transiter à 140 km au sud de Mayotte dans la journée du dimanche 12 janvier avec de fortes précipitations, des rafales de 90 à 100 km/h et un risque de submersion marine.

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